L’Etat-major des armées (EMA) a été très discret au sujet de l’opération lancée le 8 décembre au nord de Tombouctou par la force Serval. Il aura donc fallu attendre qu’elle soit terminée pour avoir des détails et quelques confirmations.
Ainsi, pendant près de 3 semaines, le Groupement tactique interarmes (GTIA) Korrigan, constitué principalement autour du 3e Régiment d’Infanterie de Marine (RIMa) et appuyé par les hélicoptères du Groupement aéromobile (GAM), a intensifié “la pression exercée sur les groupes armés” présent au nord de Tombouctou. L’EMA précise qu’il s’agissait d’une “opération planifiée”, conduite dans la “lignée des précédentes”.
“Capitalisant sur l’effet de surprise, la force Serval a ainsi manœuvré dans une large zone d’action, mettant en réaction les éléments adverse”, explique encore l’Etat-major. Comme cela avait déjà été dit, une vingtaine de terroristes ont été “neutralisés” au cours de cette opération, grâce à l’engagement de “moyens combinés”. Mieux encore, un camp d’entraînement et deux plots logistiques ont été découverts. Aucune précision n’a en revanche été donnée sur le groupe armé visé (AQMI, Mujao, celui de Belmokhtar?).
A noter que le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), particulièrement actif dans la région de Gao, a connu un nouveau coup dur avec l’arrestation par les forces armées maliennes, au début de cette semaine, près du cercle de Bourem, d’un de ses membres les plus influents, à savoir Aliou Mahamar Touré.
Transféré depuis à Bamako, ce responsable du Mujao n’a pas hésité à faire le coup de feu au moment de son interpellation. Avant l’intervention française au Nord-Mali, Aliou Mahamar Touré était le chef de la police islamique de Gao. “C’était la ‘main coupante’ du Mujao, celui qui ordonnait et effectuait les amputations”, a précisé le colonel Diarran Koné, porte-parole du ministère malien de la Défense, dont les propos ont été rapportés par Jeune Afrique. “Son arrestation est donc une satisfaction, mais il ne faut pas tomber dans le triomphalisme : la plupart des cerveaux du Mujao sont toujours en liberté”, a-t-il nuancé.
Par ailleurs, le dispositif Serval a été allégé le 22 décembre avec le départ de Bamako des 3 Mirage 2000D et de l’avion ravitailleurs C-135. Ces appareils ont rejoint N’Djamena, d’où ils continueront à appuyer les opérations au Mali.
Enfin, la compagnie du 126e Régiment d’Infanterie (RI) de Brive qui avait été déployée à Kidal, en relève de celle du 2e Régiment Etranger d’Infanterie (REI), a été désengagée le lendemain en vue de regagner également le Tchad. “Son déploiement au Mali visait à maintenir un dispositif permettant d’appuyer les forces de la MINUSMA et de l’armée malienne durant la période des élections législatives maliennes”, rappelle l’EMA.
Opex360, 28 décembre 2013
Source: Opex360