Ousmane Sonko, arrivé troisième à la présidentielle de février dernier, accuse l’ancien directeur des domaines, Mamour Diallo, d’avoir détourné l’équivalent de plus de 140 millions d’euros de fonds publics dans une affaire d’indemnisation foncière. L’Assemblée nationale s’est réunie vendredi 11 octobre à huis clos pour examiner le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur cette affaire.
L’affaire dite « des 94 milliards » défraie la chronique. Loin de Dakar et de l’Assemblée, le député Ousmane Sonko était à Ziguinchor, dans le sud du Sénégal hier, au moment de l’audition de la commission d’enquête parlementaire. Une manière pour l’opposant de récuser une fois de plus la procédure.
Depuis la mise en place de cette commission, l’opposant – révélation de la dernière présidentielle – dénonce un « complot » contre lui. Selon ses soutiens, l’objectif serait de l’accuser de diffamation ou diffusion de fausses nouvelles, pour le faire condamner et donc bloquer son avenir politique.
Ousmane Sonko, leader du parti Pastef / Les Patriotes, affirme avoir été entendu par le doyen des juges ce jeudi. Pour lui la procédure doit se dérouler sur le terrain exclusivement judiciaire. « Le ministère de la Justice n’a pas saisi l’Assemblée », répond un député de la majorité, « les parlementaires font leur travail, Ousmane Sonko a eu l’occasion de s’expliquer devant ses pairs, et il ne l’a pas fait ».
Dans un contexte de décrispation politique, alors que le président Macky Sall a invité l’ancien chef de l’État Abdoulaye Wade au palais présidentiel ce samedi après-midi, Ousmane Sonko, lui, mobilise ses troupes. Après une tournée nationale la semaine prochaine, son entourage annonce une tournée africaine, au Mali et au Niger.
RFI