La section syndicale du commerce déposera un préavis de grève de 72 heures au plus tard le lundi prochain. C’est la décision majeure prise hier jeudi par l’assemblée générale de ladite section dont les membres se plaignent de leur condition de travail.
Les secrétaires généraux des différentes sections de la section du syndicat du commerce ainsi que leurs militants étaient nombreux à prendre part à cette assemblée générale. Les échanges ont porté essentiellement sur la proposition du cahier de doléances élaboré par les responsables syndicaux pour validation.
Le secrétaire général de la section syndicale du commerce, Nouhoum SIDIBE, dans ses mots de bienvenue, a informé ses militants que les différentes sections du commerce ont décidé d’aller désormais ensemble. D’où, explique-t-il, la présence des responsables des autres sections à cette rencontre. « Quand on est regroupé, on est fort », a justifié M. SIDIBE. Avec une telle force, il ne doute pas qu’il y a l’espoir d’aboutir à des résultats après des années de revendication.
Suite à ces propos introductifs, le secrétaire général adjoint Seydou FANE a procédé à la présentation de leur projet de doléances qui porte sur 15 points. Ils se rapportent, d’une part, à la relecture des textes du département du commerce devenus insuffisants et, d’autre part, à l’amélioration des conditions de travail des agents.
Ainsi, sur l’axe relatif aux textes, la section syndicale exige notamment la relecture du code de commerce, du décret portant l’institution du contrôle de la qualité, de la quantité, du prix, de la position tarifaire et de la valeur en douane à l’importation avant expédition et du scanning des marchandises à destination et de son arrêt d’application, la relecture de la loi portant organisation de la concurrence en République du Mali et de son décret d’application entre autres.
Quant aux points relatifs à l’amélioration des conditions de travail des agents, la section syndicale du commerce exige que soit restituée aux services de commerce, la gestion du Programme de vérification des importations (PVI) conformément aux dispositions de création de la direction générale du commerce et de la concurrence.
Selon Seydou FANE, ce service est géré actuellement par le ministère de l’Economie et des finances avec la crise au sein du Conseil national du patronat. « Auparavant, c’est le patronat malien qui gérait ce service, malgré nos plaintes. Et pourtant ce fonds est levé grâce à l’intention d’importation que nous décernons. Nous estimons que cette gestion doit revenir entièrement à nos services parce que ça fait partie de nos missions », a expliqué le secrétaire général adjoint.
De même, ils veulent une affectation de 30% de valeur du Programme de vérification des importations pour renforcer la capacité et la motivation du personnel qui, selon lui, travaille dans les conditions souvent précaires. « Sans prime de mission et avec leur moyen, certains agents réalisent les tâches qui leur sont confiées », a-t-il déploré.
Egalement parmi les doléances, la section syndicale demande d’harmoniser les salaires du Bureau Veritas Mali et d’adopter un plan social pour ses travailleurs qui seront bientôt remerciés avec l’arrivée de ce projet. « Des agents ont travaillé pendant 10, 12 ans dans ce service. Maintenant qu’il doit être fermé, il faut un plan social pour ces agents, parce qu’avant tout ce sont aussi des responsables de familles », a indiqué M. FANE.
Après la présentation de ces doléances, l’assemblée générale a adopté à l’unanimité les 15 points de revendication qui feront l’objet de préavis de grève de 72 heures.
Selon le secrétaire général, ce préavis sera déposé au plus tard le lundi prochain. « Sans une réaction des autorités à nos doléances, nous allons à une grève de trois jours allant du 19 au 21 mai prochain », a précisé M. SIDIBE.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN