La section consulaire établit les actes administratifs, porte assistance à ses ressortissants et intervient dans la résolution des litiges, dans le respect de la législation du pays hôte. Cependant, la plupart de nos compatriotes ne connaissent pas son rôle et s’en plaignent, le plus souvent à tort ou à raison.
‘Ambassadeur, qui doit entretenir des relations diplomatiques avec le pays hôte, a sous son autorité la section consulaire dirigée par un conseiller consulaire ayant pour rôle d’administrer et de porter assistance aux ressortissants maliens dans le respect des lois du pays d’accréditation.
Le deuxième conseiller Adama Coulibaly et maintes fois chargé d’Affaires, un homme d’une grande expérience et d’une grande capacité d’écoute a bien voulu nous édifier sur le rôle de la section consulaire. Cet homme qui est décrit selon beaucoup de nos compatriotes comme quelqu’un qui n’aime pas la compromission et qui mène une lutte acharnée contre le laxisme et la corruption, nous a fait savoir que : » La section consulaire tient l’état civil, délivre des pièces d’identité à la communauté malienne et des visas aux nationaux ou à des résidents du pays d’accueil, dans le cadre de la réciprocité « . Elle peut intervenir en cas d’arrestation ou d’incarcération de ses ressortissants ou des difficultés diverses avec les autorités locales, a-t-il ajouté.
Mais les compétences consulaires sont limitées. Loin d’être une juridiction, elle cherche toujours des solutions à l’amiable, tout en respectant les lois et règlements du pays hôte. Elle n’a pas pour rôle de résoudre, à en croire notre interlocuteur, les affaires privées d’un compatriote en conflit avec un autre ou avec une entreprise privée, et c’est le rôle des autorités gabonaises. Mais la plupart de nos compatriotes par ignorance ou manque d’information pensent que l’ambassade peut et doit tout faire.
Selon les nouvelles dispositions, diversement interprétées par nos compatriotes, les déclarations des naissances ne se feront plus à l’Ambassade dont le rôle se limite uniquement à la transcription. Pour se faire établir une carte consulaire, une simple photocopie de la carte nationale d’identité, qui, selon l’ancien chargé d’affaires, est falsifiable, n’est plus valable.
Le laissez-passer, un document individuel de voyage, après notre enquête, est délivré après vérification, à une personne de nationalité malienne, quel que soit son statut. Si certains trouvent cela normal, d’autres estiment que c’est pour donner trop de liberté à la femme. La plupart de nos ressortissants ne sont pas convaincus des explications sur l’ensemble des dispositions prises soit par méconnaissance des textes ou des considérations politiques ou sociales. Surtout quand on sait que certains agents consulaires font ce qui est interdit aujourd’hui, nous rapporte un ancien conseiller.
Par ailleurs, selon M. Coulibaly : » il faut qu’on mette de l’ordre dans les affaires consulaires « . L’article 59 du Code civil gabonais est clair : » doivent être déclarés à l’état civil gabonais les naissances et décès survenus sur le territoire gabonais quelle que soit la nationalité des intéressés « . Il est aussi mis fin à la célébration de mariage entre un Malien ou une Malienne et une personne d’une autre nationalité à l’Ambassade du Mali. » Est valable, le mariage célébré par un agent diplomatique ou consulaire d’un pays étranger, dans les formes en vigueur dans son pays, si les deux époux ont la nationalité dudit pays « , selon le Code civil gabonais, dans son article 63. Certains compatriotes ignorent la mission de l’Ambassade, qui doit travailler dans le respect de la législation du pays hôte. Et le ministère des Maliens de l’extérieur doit s’impliquer davantage afin de les informer et les sensibiliser.
Moussa DANIOKO, depuis Libreville