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Second tour de la présidentielle : Jusqu’où ira la mascarade électorale ?

Malgré les fraudes, les irrégularités et autres bourrages d’urnes constatés et dénoncés par les candidats à l’élection présidentielle dont le second tour est prévu pour le dimanche prochain, Soumaïla Cissé donnera-t-il sa caution à la mascarade électorale qui se déroule au Mali ? La question est sur toutes les lèvres. Dans le camp de Cissé, les avis sont partagés. Nombreux sont les militants et soutiens du candidat qui souhaitent qu’il abandonne purement et simplement une compétition dont les résultats sont connus d’avance. Pour d’autres, Soumaïla doit aller jusqu’au bout et éviter que le pouvoir IBK ne trouve un bon prétexte pour s’offrir une victoire sur fond de mascarade. En attendant l’opinion s’interroge sur l’issue finale de cette consultation électorale.  

A  moins de  72 heures de la date prévue  pour le scrutin, les électeurs ne savent toujours pas  si le second tour de l’élection présidentielle aura lieu le dimanche 12 aout 2018. L’incertitude plane, il y a de l’électricité dans l’air. En effet,  le candidat arrivé second, Soumaïla Cissé,  chef de file de l’opposition conteste fortement les résultats. Avec 17,8% des voix obtenus au premier tour derrière le président sortant qui a recueilli 41,42% des voix, Soumaïla Cissé hausse le ton. Candidat pour la troisième fois à une présidentielle, l’ancien président de la Commission de l’UEMOA qui se pose en alternative face au président sortant avait  annoncé les couleurs dès le lendemain de la proclamation des résultats provisoires par le ministre de l’Administration territoriale. Estimant que ces résultats «ne sont ni sincères, ni crédibles », Soumaïla Cissé a déclaré vendredi  dernier lors d’un meeting, que « ce sont des résultats de la fraude, d’un bourrage honteux des urnes en faveur du président de la République sortant ».

« Ce sont des résultats manipulés. Nous ne les accepterons pas. (…) J’en appelle à la vigilance de toutes les forces démocratiques, à la mobilisation de tous pour défendre l’expression libre du suffrage du peuple contre les prédateurs et les fossoyeurs de la démocratie », a lancé Soumaïla Cissé.

Avec cette nouvelle donne, l’incertitude politique plane de nouveau sur le Mali, confronté à une persistance des attaques terroristes. Avant même la tenue de l’élection, le camp de Soumaïla Cissé avait dénoncé « une fraude massive en préparation » par le régime. Cette fois, la plate-forme soutenant IBK est accusée par l’opposition de « bourrages des urnes » notamment dans le centre et le nord du pays où l’insécurité est ambiante et n’a pas permis une surveillance adéquate du processus électoral.

Holdup électoral !

En outre, le chef de l’opposition avait initié deux procédures, notamment la récusation de 6 membres de la haute juridiction dont sa présidente. Des recours ont également été déposés pour bourrage d’urnes dans le centre et le nord du pays.  Des  requêtes qui ont été balayés par la Cour constitutionnelle,  le  mercredi  dernier. En effet, la présidente de la plus haute juridiction du pays a déclaré « irrecevables » les requêtes introduites par l’opposition pour dénoncer des fraudes dans certains bureaux.

Elle a également retoqué les demandes de récusation, qui la visaient, elle, ainsi que d’autres membres de la Cour constitutionnelle, déposées par les trois principaux candidats de l’opposition. Elle a expliqué qu’il n’existe « aucune procédure constitutionnelle de récusation ».

« Cette proclamation de la cour constitutionnelle est sans surprise », a déclaré  un membre de l’entourage de Soumaïla Cissé. « Nous continuons à dénoncer les fraudes manifestes du premier tour et en appelons à la mobilisation et au rassemblement du camp du changement, majoritaire dans le pays », a ajouté ce proche du leader de l’opposition.

« Nous alertons la communauté internationale pour qu’elle prenne ses responsabilités face à ce hold-up électoral », a-t-il également plaidé, au lendemain d’un appel adressé par l’Union européenne pour davantage de transparence et pour que l’accès aux bureaux de vote soit garanti lors du second tour.

Si ces conditions ne sont pas réunis, Soumaïla Cissé ira-t-il au second tour ? La réponse certainement lors de la conférence de presse  du  candidat prévu pour ce vendredi.

Mémé Sanogo

L’Aube

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