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Se référer au Maroc pour mieux reprendre en main la propagande islamiste

Dans notre pays, jusqu’à une récente date, il n’y avait pas de formation spécifique pour devenir Imam. «On le devenait par la force des choses dès qu’on connaît un peu d’Arabe… La plupart du temps, les mosquées sont privées. Ainsi, ceux qui les financent, amènent et imposent leurs Imams», témoigne un professeur de medersa. C’est pourquoi les fidèles cultivés décèlent généralement un problème de niveau chez de nombreux Imams, car seuls quelques-uns ont la chance de faire des études théologiques au niveau supérieur. Ce qui fait que, et au-delà de cette formation, le partenariat entre le Maroc et le Mali porte surtout sur l’encadrement politique et institutionnel du religieux. Un domaine dans lequel le Maroc, confronté lui aussi à l’Islam radical, fait désormais figure de modèle…

mnla mujao jahadiste terroriste touareg azawad nord mali

En effet, dans la foulée des attentats de Casablanca en 2003, le Royaume chérifien a engagé une réforme en profondeur de ses institutions religieuses autour de la figure unificatrice du «Commandeur des croyants», le Roi Mohammed VI. Un Haut conseil des Oulémas, seul apte à délivrer des fatwas (avis religieux), a été créé et placé sous l’autorité du ministère, tout comme les 50 000 mosquées du pays, auxquelles les fidèles peuvent contribuer financièrement, mais dont l’Imam est toujours désigné et payé par cette organisation.

Religion et politique sont par ailleurs soigneusement tenues à distance. «Un Imam marocain n’a pas le droit d’adhérer à un parti politique», rappelle un confrère marocain dans un article consacré à ce sujet. Enfin, la formation des Imams ainsi que des «Mourchidates» (guides féminines de la prière) a été remaniée. «Le seul pays qui montre le bon exemple, c’est le Maroc», se félicite un officiel marocain. Certains observateurs trouvent que «tous ces problèmes sont arrivés au Mali parce que l’Etat, qui s’est proclamé laïc dans une société à 98 % musulmane, a laissé la religion à tout un chacun».

Ainsi, n’importe qui peut ouvrir une association, une mosquée, une école et prévoir un programme différent selon son rite et surtout selon qui paie… Visiblement, il y a eu une ouverture excessive et négative qui a abouti à la perte par «la société malienne de son identité religieuse». D’où la nécessité pour les autorités actuelles de «reprendre en main cette question qui relève à la fois d’un besoin social de la population et de la stabilité du pays» !

D. FODIO

Source: Le Reporter

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