Suite aux récentes interpellations et à la mise en garde à vue de l’ancien ministre de l’Énergie, Lamine Seydou Traoré, ainsi que de plusieurs cadres de la société Énergie du Mali (EDM), l’affaire des hydrocarbures et des 29 groupes électrogènes et transformateurs prend une nouvelle tournure. Ce lundi 22 janvier 2024, la Cour Suprême a décidé de placer sous mandat de dépôt l’ex-ministre Lamine Seydou Traoré et Amina Niane, Secrétaire générale de l’EDM, dans le cadre du dossier des 29 groupes électrogènes. Par la suite, des opérateurs fournisseurs de carburant à la société EDM dont le célèbre Mama Lah, ont également été placés en détention provisoire, le mardi 24 janviers 2024.
La justice malienne semble désormais déterminée à faire la lumière sur les causes ayant conduit à une crise énergétique sans précédent au Mali. Selon des sources proches du dossier, plusieurs personnalités de l’EDM qui avaient statué sur l’attribution du marché des 29 groupes électrogènes, ont été convoquées à la brigade du pôle économique et financier, le jeudi 18 janvier dernier.
En lien avec ces interpellations, la justice a cherché également à auditionner des membres actifs de la transition, dont deux membres du gouvernement et un conseiller spécial du président de la transition. Cette démarche visait à éclaircir les éventuelles implications de ces acteurs dans la gestion de l’affaire.
Dans ce contexte, l’ancien ministre Lamine Seydou Traoré, en garde à vue depuis quelques jours, a été placé en détention provisoire, de même que la secrétaire générale Amina Niane, tous deux inculpés pour “faux et usage du faux” ainsi que “atteinte aux biens publics” dans le cadre de cette affaire portant sur les 29 groupes électrogènes et transformateurs. Les anciens directeurs généraux de l’EDM-SA, Oumar Diarra et Koureissi Konaré, n’ont pas échappé aux mesures judiciaires. Eux aussi ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt à la Maison Centrale d’Arrêt (MCA) pour des chefs d’accusation similaires, comprenant “faux, usage de faux et atteinte aux biens publics”. En plus, le chef du département juridique de l’EDM, Joseph Théra, ainsi que l’ancien directeur de production, Ousmane Traoré, ont également fait l’objet des mêmes procédures judiciaires. S’agissant du président du Conseil d’Administration et des membres du bureau, ils sont mis hors de cause et sont libres de leurs mouvements.
Par la suite, hier mardi 23 janvier, des opérateurs pétroliers fournisseurs de carburant à EDM-SA, dont le célèbre Mama Lah, ont été placés sous mandat de dépôts. Ils sont poursuivis pour « blanchiment ».
Adama Coulibaly