Au Mali, certaines activités artisanales de renommée comme la teinture peuvent aussi être nuisibles à l’environnement à cause des rejets d’eaux usées chargées de substances chimiques. Pourtant, le gouvernement a mis en place l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (Angesem).
Un maillon important dans la chaîne de la politique nationale de l’assainissement dans notre pays, chargé de la gestion de la gestion des eaux usées, notamment celles utilisées au niveau des ménages, des unités industrielles et artisanales avant leur rejet dans le fleuve. Cet exercice de traitement d’eau présentant des saletés s’effectue avec des équipements convenables appelés stations, en cours d’installation dans toutes les villes, les capitales régionales.
En dépit de ces efforts, la pollution par les eaux de teinture est une réalité très présente dans notre environnement. Et c’est sous plusieurs formes qu’elle se manifeste. Les gens la condamnent, mais on ne veut pas non plus radicalement changer notre mode de vie. C’est le cas de la teinture qui contient de substances chimiques pouvant être nuisibles à la nature. Malgré l’interdiction des mairies de la pratique de la teinture devant les concessions et dans les rues, certaines femmes continuent de mener la vie dure aux populations. On les retrouve un peu partout dans la capitale.
Que dire de Diandjiguila, à Magnambougou, en commune VI. Dans cette localité, il n’y a plus de rue où l’on ne trouve une ou deux teinturières. Calées par des pierres, de grosses bassines sont remplies d’eau bouillante. Tout autour, les femmes sont affairées. Munies de gants en caoutchouc leur montant jusqu’au coude, elles plongent les pièces de basin d’une blancheur immaculée dans le bain préparé avec des colorants chimiques. C’est seulement à la tombée de la nuit que l’activité s’arrête souvent. Ces teinturières ont pris la mauvaise habitude de déverser de l’indigo dans les rues et dans le cours d’eau. L’odeur suffoque dérange beaucoup. Il faut savoir que partout où ces activités sont menées, sans traitement préalable, l’odeur de la soude caustique plane dans les rues. Cette situation peut être à la base plusieurs fausses couches. La teinture est une tradition dans certaines familles où la mère a appris la teinture à toutes ses filles. Mais cette activité qui s’est perpétuée et qui a créé beaucoup d’emplois doit aussi tenir compte de la modernisation. Mais, à divers endroits de la ville, peu de ces femmes occupées à tremper des tissus dans des bains de colorants chimiques se soucient des conséquences environnementales de leur activité. La constitution chimique des déchets liquides en provenance de la teinture artisanale sont fortement polluées de produits chimiques, tels que les colorants, les solvants, les métaux lourds. Ces substances présentent bien de dangers. C’est pourquoi, il est bon et indispensable que les autorités municipales prennent des mesures énergiques pour sensibiliser les pratiquants de la teinture à recourir aux services de l’Angesem.
Présentée par Jean Goïta
Source: La lettre Du peuple