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Sans Tabou: Minusma, la face hideuse !

Alors que l’on s’apprête à adopter une quatrième Résolution sur le Mali, au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU, tous les signaux indiquent que la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) est partie pour s’installer sur la durée. Ce, contrairement au vœu des autorités nationales qui demandent un plan de retrait.

Visite du Représentant Spécial du Secrétaire General des Nations Unies M. Mahamat Annadif Saleh aux troupes du contingent Togolais de la MINUSMA à Mopti et Douentza, le 1er juin 2016.

Visite du Représentant Spécial du Secrétaire General des Nations Unies M. Mahamat Annadif Saleh aux troupes du contingent Togolais de la MINUSMA à Mopti et Douentza, le 1er juin 2016.

Un signal fort de cette logique de fixation, c’est la projection de la Mission onusienne sur le temps. En effet, elle se donne deux ans, pour remettre graduellement certains de ses sites proches de la ceinture du Niger aux Forces de Défense et de Sécurité du Mali (FDSM). Pour ce faire, il est recommandé que le Gouvernement et la MINUSMA élaborent des critères de référence détaillés avec des échéanciers pour le redéploiement graduel des FDSM, qui déclencheraient un réexamen du déploiement de la MINUSMA. S’il est vrai qu’en l’état, les FAMAS ne peuvent pas couvrir seuls l’ensemble du territoire national, en raison de son immensité, mais également du regain d’activité des groupes djihadistes qui les soumet à une très forte sollicitation ; il n’en demeure pas moins qu’une projection sur deux ans n’est pas anodine.
Un autre élément qui confirme cette tendance à l’implantation durable de la Mission onusienne dans notre pays, est que le Secrétaire général de l’ONU dont les propositions du rapport devraient être examinées le 16 juin 2016, dans la perspective d’une nouvelle résolution le 29 juin, soit un jour avant l’expiration du mandat actuel de la Mission, propose de transférer au Mali la Force d’intervention rapide de 650 hommes de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) à la MINUSMA, après son retrait de l’ONUCI en mars 2017.
Ce n’est pas tout, puisque ce sont environ 2 500 éléments qui sont attendus des pays contributeurs pour renforcer l’effectif actuel de 10 407 personnes (1,78 % des femmes), représentant 96 % des effectifs actuellement autorisés qui sont 11 240 personnes.
Passe sous silence, les tonnes de matériels qui sont régulièrement déversées dans le pays.
La logique de fixation ne souffre donc plus l’ombre d’aucun doute ; renforçant les réserves des observateurs avisés sur des motivations réelles de la Mission onusienne. Le scepticisme de ces observateurs s’avère d’autant plus fondé que la prédiction est en cours de réalisation : le reversement de l’ONUCI au Mali. Il faut rappeler que n’ayant pratiquement plus rien à faire en Côte-d’Ivoire, son départ avait été demandé avec insistance par les autorités de ce pays.
Le Mali étant un pays de tension, en proie à une recrudescence d’actes terroristes, c’est fort naturellement que cette mission de l’ONU en Côte-d’Ivoire sera transférée chez nous. Par voie de déduction, il est donc permis de soutenir que jusqu’à l’éclatement d’un autre foyer de tension ailleurs, les Forces onusiennes éliront domicile au Mali. Elles s’incrusteront si possible. Non pas seulement pour les impératifs de stabilisation du Mali, de protection de la population civile, d’interposition entre des belligérants ; mais pour une question de survie. C’est bien cela la face hideuse de la solidarité internationale.
Le vin est tiré, il ne reste plus qu’à le boire jusqu’à la lie.

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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