Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, poursuit ses consultations avec les forces vives de la nation pour parvenir à un large consensus national autour de la Transition. Après la classe politique, la société civile, les organisations et faitières de jeunes, des femmes, de la presse et de la communication, les groupements professionnels, le Conseil national du patronat du Mali, le Président Assimi Goïta a rencontré hier au Palais de Koulouba les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. C’était en présence de Choguel Chokalla Maïga, président du comité stratégique du M5-RFP et prochain Premier ministre chef du Gouvernement du Mali.
Avec la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) il était question d’échanger autour de l’application de l’Accord pour la paix et rassurer de lui donner des gages nécessaires. La CMA avait en effet exigé des gages pour maintenir sa confiance et son soutien à la Transition.
Le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a reçu hier soir au Palais de Koulouba la délégation de la CMA en présence de Choguel Maïga, désigné par le M5-RFP comme son seul et unique candidat à ce poste.
En se faisant accompagner de Choguel Maïga, c’est une manière pour le Colonel Assimi Goïta, non seulement de rassurer la CMA sur la volonté de l’État de tenir ses engagements quant à l’application de l’accord quel que soit le Premier ministre. Choguel Maïga étant connu comme un des leaders très réservé sur l’Accord qu’il juge comme potentiellement dangereux pour l’unité nationale et l’intégrité du pays, un cadeau à la rébellion pour sceller la partition du Mali.
D’autre part, la présence de Choguel Maïga à cette rencontre avec les ex-rebelles de la CMA est une façon de rassurer le peuple du M5-RFP qui se mobilise dans toutes ses configurations pour célébrer le premier anniversaire du Mouvement. Il s’agissait ainsi pour le Colonel des colonels de donner des gages de bonne volonté quant à sa ferme intention de confirmer le choix du Comité stratégique du M5-RFP en la personne de Choguel Maïga. Il s’agissait aussi pour lui de mettre un terme à la spéculation politicienne sur la nomination de Choguel Maïga à la Primature. En l’invitant à ses côtés, comme le protocole de la République l’exige, c’est une façon de dire à cette opinion malienne versatile que c’est bien Choguel son choix et que c’est bien lui qui sera désigné lundi.
C’est en effet le lundi prochain, le 7 juin, que le colonel Assimi Goïta prêtera serment devant la Cour suprême qui va le renvoyer à ses fonctions de Président de la Transition, Chef de l’État. Ce n’est qu’après cette formalité, comme nous vous l’avions expliqué dans nos précédentes éditions que le Président-colonel Assimi Goïta va signer dans la foulée le décret de nomination de Choguel Maïga qui deviendra le Premier ministre, chef du gouvernement du Mali.
Si la prochaine nomination de Choguel Maïga apaise dans les rangs du M5-RFP, il n’est pas de nature à assurer la classe politique traditionnelle. Le mercredi 2 juin 2021, plusieurs partis et regroupements politiques se sont réunis à la Pyramide du Souvenir pour partager, disent-ils, leurs analyses sur la situation politique du pays et les récents événements survenus courant mai 2021.
Ces partis, issus de la vieille classe politique habituée au consensus alimentaire avec leurs affidés ont dit qu’ils ne seront pas d’accord que les militaires et le M5 se mettent dans un bureau pour décider du sort du pays. Ils estiment que la transition est une courte période pendant laquelle on doit mettre l’accent sur l’inclusivité. Le Mali ne se résumant pas au seul M5-RFP, personne ne doit être exclue.
En français facile, il faut que tout le monde mange… pardon ait quelque chose. Et comment ?
Les partis et regroupements politiques signataires qui affirment leur attachement à une Transition stable dans le respect des engagements pris devant le peuple malien et la communauté internationale, disent lancer un appel à toutes les forces vives aux fins de constituer une Coalition Démocratique et Citoyenne pour une Transition consensuelle, inclusive et apaisée. Les partis regroupements et partis signataires fondateurs de CDC-TCI (• ARP, • COFOP, • ADEMA PASJ, • APR, • FDP – Mali Kura , • PARENA, • PDES, • PS-Yeelen kura, • UM-RDA) qui ont tous cheminé un moment avec le régime du président IBK prônent un nouveau partage de responsabilité et «déclarent solennellement que la transition doit être consensuelle et que toute initiative ou action unilatérale comporte le risque d’affaiblir la marche du pays et de la Transition. À cet égard, ils recommandent le respect du principe du consensus dans la mise en place de tous les organes de la transition ».
En d’autres termes, pour eux ce qu’il faut au Mali c’est une Transition dans laquelle chacun est partie prenante, chacun joue un rôle, chacun assume une responsabilité, chacun a sa part, chacun mange un peu.
PAR MODIBO KONÉ
Source: Info-Matin