Les quartiers de Sankoré, Abaradjou, Barizze et la périphérie de Tombouctou sont confrontés à une récurrente pénurie d’eau qui atteint son pic en période de chaleur. La vétusté du réseau de distribution d’eau potable serait à l’origine de cette situation.
Pour soulager les souffrances des habitants de ces zones, la MINUSMA a lancé depuis le 19 Mai dernier l’opération « citerne ». Coordonnée par le Préfet et le Maire de Tombouctou, elle a été saluée par les bénéficiaires. Pour le Chef de quartier d’Abaradjou, « l’accueil réservée à cette initiative démontre toute sa pertinence ».
Alléger la charge de travail des ménagères
Depuis plusieurs semaines, les ménagères de ces quartiers parcouraient de longues distances en quête d’eau pour les besoins domestiques. « L’eau potable est devenue un luxe pour nous alors que nous sommes en ville », se plaint Alhader BABY, un résidant de Barizze. Avec le lancement de l’opération, chaque jour 20 000 litres d’eau potable sont distribués par un camion-citerne dans les quartiers en proie à cette pénurie. Un geste de solidarité selon Sami CHERIF, Chef de bureau de la MINUSMA par intérim.
« Dans un environnement comme celui de Tombouctou, l’eau est indispensable à tout et à tout le monde. C’est pourquoi nous n’avons pas hésité une seconde à apporter notre soutien là où le besoin est crucial », a-t-il affirme devant les populations de Barizze.
Pendant qu’elles forment une file pour être servies, les femmes entonnent un chant pour exprimer leur gratitude à la mission onusienne. Nia Fatouma, l’une d’entre elles prend la parole. « Les mots nous manquent pour vous dire ce que nous ressentons aujourd’hui. Notre calvaire a commencé bien avant le ramadan. La situation s’est aggravée au fil des jours. Toute la journée, pas une seule goutte ne sort des robinets. Nous mourions de soif ».
Un cri de cœur que les autorités disent avoir entendu. Aboubacrine Alhad CISSE, le Maire de la Commune urbaine et Mamadou TIMBELY, Préfet du Cercle de Tombouctou ont assisté, aux côtes du Chef de bureau par intérim de la MIINUSMA, à la distribution à Barizze. « C’est une épine de moins au pied du Conseil communal qui a été saisi par les populations touchées par ce problème d’eau. L’opération citerne est une véritable bouffée d’air », a laissé entendre le maire qui se réjouit du fait qu’elle soit rotative.
Préserver la santé des populations et relancer leurs activités
En plus de dispenser les ménagères de la corvée d’eau, l’opération « citerne » met les ménages à l’abri du risque de maladies hydriques (telles que la diarrhée) résultant de la consommation d’une eau impropre.
En effet, la desserte en eau potable se poursuivra « tant que le besoin sera exprimé par les populations et les autorités de la ville » selon Sami CHERIF, le Chef de bureau de la MINUSMA par intérim. Rappelant un proverbe tamasheq (« Aman Iman », qu’on peut littéralement traduire par « L’eau, c’est la vie »), Alhader BABY estime que la distribution d’eau permet également la reprise des travaux de constructions et les chantiers dont la plupart étaient à l’arrêt.
« En mettant à notre disposition cette ressource précieuse, la MINUSMA nous a redonné la vie », martèle-t-il. De même, les activités comme l’élevage de petits ruminants peuvent se poursuivre. Preuve de l’impact de l’opération citerne, les tensions liées à l’accès à l’eau ont considérablement diminué dans les quartiers concernés depuis le premier jour.
MINUSMA