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Sans Tabou: Guerre de nerfs et d’humeurs

Entre Ivoiriens et Maliens, la tension n’est pas élevée qu’entre les autorités des deux pays, entre les citoyens ça ne cousine plus. Terminée la galéjade. De part et d’autre de la frontière, les patriotes 3.0 debout sur les remparts, affûtent leurs argumentaires, à qui mieux mieux. Soldats régulièrement déployés sous bannière onusienne pour servir les intérêts d’une obscure société privée, sous-traitant curieusement défendu par les porte-parole, et injustement arrêtés pour servir la cause populiste des colonels de Bamako ? Mercenaires alpagués en plein vol avec armes et bagages, sans ordre de mission et dans le flou artistique que les tortionnaires de la démocratie au bord de la Lagune veulent dissiper dans le verbiage technico-diplomatique ? Le débat est loin d’être tranché entre les partisans des deux bords, qui ne sont pas forcément des deux côtés de la frontière diamétralement opposés. Car, il y a dans le débat des Maliens-Ivoiriens et des Ivoiriens-Maliens. Allez y savoir, la motivation des uns et des autres ne tient qu’à un fil, sur les réseaux sociaux. Comment donc s’y retrouver ?

 

Pour ces mangeurs d’Attiéké, c’est un délire Malien que de penser, d’insinuer, de laisser croire, de laisser supposer, sans l’affirmer (excusez un peu le procès d’intention) que leurs soldats se sont rendus au Mali pour une entreprise illégale, un dessein funeste en vue de briser la magnifique et honorable dynamique de la Refondation et d’obstruer la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel.

Appelant à la raison par-dessus la passion et l’élan populiste qui prévaut au bord du Djoliba, disent-ils, il se trouve des Maliens-Ivoiriens qui jouent contre leur propre camp à expliquer avec force conviction que quand on veut faire un coup d’État, on ne se pointe pas à l’aéroport en uniforme pour remplir les formulaires d’immigration. Foin de paranoïa, ce sont des éléments de l’armée régulière de la Côte d’Ivoire arrêtés alors qu’ils ont tous été enregistrés dans les fichiers de la MINUSMA à l’aéroport de Bamako, dès leur arrivée. Main sur le cœur, les Ivoiriens ivoiriens ajoutent que d’ailleurs tous leurs prédécesseurs ont toujours bénéficié du badge UN qui atteste de leur présence officielle et des décorations ONU au terme de leur mission.

Arguments imparables censés impressionner les patriotes qui ont hissé depuis dimanche le drapeau vert-jaune-rouge ? Parlez seulement ivoiriens, retournez autant que ça vous chante l’Affaire, et dans les sens qui vous chante, pour nous ici au Mali, c’est du mercenariat. C’est dit et acté, par un colonel qui ne fait pas dans le bla-bla comme son homologue ivoirien, le Coulibaly là ! Tant que vous ne nous présentez pas les documents qui attestent que les autorités maliennes ont été informées de la présence de vos militaires armés sur leur territoire, ils resteront au N’Gouff.

Or, malheureusement, chutent les Ivoiriens-Maliens, les spécialistes de faux documents qui gouvernent à Abidjan semblent avoir atteint le seuil de leur incompétence et leur légèreté face aux colonels de Bamako. Car, contrairement à la prouesse qu’ils ont fait montre pour envoyer Gbagbo à la CPI, cette fois-ci, les preuves qu’ils ont fabriquées n’ont pas tenu 24 heures. Voici que les Nations-Unies dans l’embarras contredit le Conseil national de sécurité ivoirienne qui avait solennellement affirmé que « ces militaires (arrêtés pour mercenariat étaient) régulièrement inscrits dans l’effectif de l’Armée ivoirienne et se trouvaient au Mali dans le cadre des opérations des Éléments nationaux de Soutien (NSE) ».

Un gouvernement qui passe son temps à mentir sur les chiffres depuis 11 ans, va-t-il subitement faire preuve d’honorabilité pour la vérité sur le rodéo des 49 soldats-mercenaires déployés au Mali dont l’ONU dit n’avoir aucune idée sur les raisons de leur présence ? Pourtant Alassane Dramane Ouattara et son Conseil national de sécurité avaient attesté le mardi 12 juillet 2022 que «la présence de ce détachement des Éléments nationaux de Soutien (était) conforme aux mécanismes de soutien aux contingents des pays contributeurs de troupes dans le cadre des Missions de Maintien de la Paix et est bien connue des autorités maliennes. En effet (expliquaient-ils) en vertu d’une convention signée, en juillet 2019, entre la Côte d’Ivoire et l’Organisation des Nations Unies, et conformément à un contrat de sécurisation et de soutien logistique signé avec la Société Sahel Aviation Service (SAS), des militaires ivoiriens sont présents à l’Aéroport de Bamako. Depuis cette date, 7 contingents se sont relayés périodiquement sur ce site, sans aucune difficulté ».

Ceux qui connaissent les tripatouilleurs de Constitution et les passeurs en force pour le 3e mandat disent qu’il faut vraiment être d’une naïveté déconcertante et affligeante pour penser que le chien change sa façon de s’asseoir. Ils sont, comme les médias « Togofobali » capables de dire une chose et son contraire le même jour. La grande majorité des journaleux des médias de la propagande française, soi-disant «spécialiste» de l’Afrique ne sont que des figurants qui lisent à l’écran les communiqués du Quai d’Orsay. Le chien ne changeant pas sa manière de s’associer, que les patriotes à l’écoute du Mali ne comptent sur l’exception de vérité venant de ces médias anti-transition. On s’en tient à ce que disent nos autorités.

Mais c’est loin d’être terminé. À moins que…. « Et si, on échangeait les prisonniers : les hommes politiques exilés et anciens dignitaires inexemplaires, véreux cachés en RCI contre les mercenaires ivoiriens » ?, plaisantent les réseaux.  Plaise qu’il soit ainsi, entre frères Maliens et Ivoiriens.

PAR MODIBO KONE

Source : Info-Matin

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