Depuis le mercredi, il y a du nouveau à Dougouba où l’élévation des responsables militaires de la transition au grade du général à titre exceptionnel polarise l’opinion. Opposés à ces décisions, certains responsables politiques avancent des arguments tirés par les cheveux frisant à la limite de la manipulation en soutenant notamment que les charges de ces généraux est une mer à boire par la Transition dans un contexte de conjoncture.
Lors du conseil des Ministres de ce mercredi 16 octobre, le président de la transition a été élevé au grade du général d’Armée à titre exceptionnel. Il devient ainsi le plus gradé de l’armée malienne. Comme lui, d’autres responsables de la transition qui ont parachevé les contestations du M5-RFP ont bénéficié de cette promotion exceptionnelle mal appréciée par des Maliens dont des leaders politiques, à l’image de Moussa MARA.
Très actif sur les réseaux sociaux, l’ancien Premier ministre qui anime des chroniques sur des sujets d’actualités, n’a manqué d’ajouter une couche aux avalanches de contestations avec presque le même langage et narratif de communication.
« Promotion aux grades de Général des principales autorités de la transition, Décidée ce jour par le Conseil des Ministres !
Cette décision m’attriste profondément pour deux raisons principales : Se gratifier ou se récompenser soi-même diminue fortement son mérite, il aurait été indiqué de laisser la prise de cet acte à d’autres ;
En ces temps difficiles pour les Finances publiques, il aurait été indiqué pour nos autorités de montrer leur sensibilité à la peine de nos compatriotes en évitant des actes à leur profit qui accroissent les charges pour le trésor », a indiqué M. MARA.
Comme une trainée de poussière presque ces mêmes arguments de façon synchronisée sont repris contre les autorités de la transition et les nouveaux généraux d’encourager l’auto-promotion. Sauf qu’à l’analyse, on peut les détester, de les haïr, mais la décision du conseil des ministres est loin d’être une auto-graduation, parce qu’elle est adossée aux recommandations du Dialogue Inter-Maliens (DIM) initié par le président de la transition, après la dénonciation de l’Alger, en vue de permettre aux Maliens d’œuvrer par eux aux solutions de la paix et de la réconciliation nationale.
Ce forum populaire, DIM, auquel ont pris part toutes les forces vives de la nation de toutes les régions du pays n’est pas pourtant antonyme des règles démocratiques. Alors dire que ces distinctions constituent de l’auto-promotion c’est faux. Elles tirent leur légitimité de ce Dialogue inter-Maliens, même si à l’époque il a été boycotté par des partis politique consécutif à la suspension des activités des partis et associations à caractère politique levée en juillet dernier.
Quant au 2e argumentaire relatif aux dépenses pour ‘’entretenir’’ les nouveau généraux, il s’appuie plus sur l’émotion d’une grande partie de la population qui peinent à joindre deux bouts que sur des bases réelles de conjoncture économique du pays. Certes, le contexte économique est difficile pour les citoyens, les entreprises, entre autres, mais les charges de ces nouveaux généraux n’ont presque pas d’incident financier. Déjà, ils occupent presque tous des postes politiques, des responsabilités pour lesquelles ils sont payés. Ainsi, à défaut de bénéficier de deux salaires qui est interdit, ils ne peuvent pas bénéficier de tous les avantages du grade de général.
PAR SIKOU BAH