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Sans Tabou, 26 mars: faut-il demander pardon aux Maliens

Depuis 1991, la journée du 26 mars, qui marque l’avènement de la démocratie dans notre pays, se résume à la décision consacrant ladite journée est fériée et payée, à la pose de germe de fleurs par le Président de la République, à la Place des martyrs qui est, pour la circonstance badigeonnée et nettoyée, l’organisation de conférences-débats ou autres manifestations folkloriques.

ancien president malien general moussa traore

Ils sont nombreux aujourd’hui des acteurs de premier rang, notamment Me Mountaga TALL, à admettre et déclarer publiquement qu’on assiste à une « banalisation du 26 mars ». C’était à la faveur de la conférence-débat, organisée, le samedi dernier, par les jeunes du CNID-FYT, la 1re association qui a osé lutter à visage découvert contre le régime dictatorial de Moussa TRAORE pour la liberté, le multipartisme et la démocratie au Mali.
« La vérité est qu’on essaye et on a essayé toujours de réécrire l’histoire de la démocratie au Mali. Mais cela n’était que le 1er acte. Après, on a vu une banalisation du 26 mars. À la limite, si on ne demandait pas à ses acteurs de s’excuser auprès du peuple malien. Puis, on essaye de faire oublier le 26 mars, comme s’il n’a pas existé. Et enfin, nous constatons aujourd’hui qu’on essaye d’effacer le 26 mars. Mais ces entreprises ne sauraient en aucun cas prospérer parce qu’il y a encore des témoins vivants de ceux qui étaient au pouvoir le 26 mars et de ceux qui ont conquis le pouvoir le 26 mars. Leurs témoignages croisés permettraient de faire la lumière pour que les jeunes sachent où aller désormais », a-t-il déclaré.
D’autres acteurs du mouvement démocratique malien estiment que la Révolution de mars 91 a été largement mangée par certains de ses enfants, nonobstant la déclaration de la journée du 26 mars comme fête légale au Mali depuis 1991.
Au lendemain de cette révolution populaire qui s’est soldée par l’élection démocratique du 1er Président de la République, Alpha Oumar KONARE déclarait, lors de son investiture, le 8 juin 1992 : « le gouvernement de la République n’a pas le droit de tricher avec notre peuple en s’engageant sur la voie des promesses faciles qu’il ne pourra tenir. Il devra cependant jouer les règles de la rigueur, de la bonne gestion, de la transparence, de la solidarité et de la justice ».
Cette déclaration tranche avec les réalités maliennes, depuis cette date historique. L’école se cherche, l’emploi est rare et la justice n’inspire plus confiance au citoyen lambda. Et pourtant, on avait promis mille et une merveilles aux Maliens.
Très rapidement, le coup d’État improvisé du 22 mars 2012 suivi de la crise sécuritaire du nord a montré, aux yeux du monde, les défaillances de cette démocratie dont tous les indicateurs sont au rouge.
Aujourd’hui, plus que jamais, il revient aux acteurs du mouvement démocratiques et aux jeunes de se ressaisir pour vivifier l’esprit du 26 mars, dévoyé à l’épreuve du pouvoir, qui a marqué une ère nouvelle pour le Mali.
Les Maliens doivent rendre un hommage éternel aux Martyrs par leurs comportements de tous les jours et à tous les instants. Alors, il ne s’agit pas de célébrer l’événement un jour, mais chacun, dans son comportement, de tous les jours, doit rendre un hommage aux Martyrs et travailler à la consolidation de la démocratie dans notre cher Mali. Car sans démocratie, il ne peut y avoir de développement. En tout cas, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. Car la déception est totale et générale du fait de l’esprit vilipendé.
Hommage aux martyrs !

Par Sékou CAMARA

 

Source: info-matin

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