Au cours d’une visite de travail au Burkina Faso, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, tout comme les autorités burkinabè ont exprimé leur volonté de baliser le terrain pour une fédération. « Le fédéralisme, visée ultime de nos autorités communes, sera étudié et fera l’objet de discussions à l’occasion de la prochaine commission mixte Mali-Burkina prévu à Bamako », a déclaré Choguel Kokalla Maïga.
Oui, chaque autorité a sa politique de gestion inspirée d’une vision claire permettant de satisfaire les besoins du peuple. Mais, la logique consiste à connaître d’abord le besoin réel ou fondamental des populations, qu’elles soient maliennes et burkinabè. Sans nul doute, la prioritaire des peuples de ceux deux pays demeure la sécurisation de leurs localités contre les groupes armés terroristes. De ce faire, les autorités des pays concernés doivent impérativement écouter leurs peuples respectifs et travailler à relever ce défi sécuritaire.
C’est là où une vraie coopération militaire devient plus qu’une nécessité pour nos différents pays en guerre contre les terroristes. Tout le salut de la transition au Mali comme au Burkina Faso viendra de cette lutte. Il s’agit de trouver les voies et moyens pour débarrasser nos pays des terroristes et organiser des élections crédibles, transparentes et inclusives dans les délais impartis. Hormis cela, tout le reste demeure une politique politicienne qui n’est pas du ressort d’une transition, surtout une transition militaire.
Cette question de fédération semble être un moyen de propagande à l’endroit des organisations régionales, continentales et internationales qui ont infligé des sanctions politiques contre les trois pays concernés (Mali, Burkina et Guinée) pour des raisons d’instabilité politique due à des coups d’Etat militaires. La réponse à ces différentes sanctions ne devrait pas être une création d’une fédération, mais plutôt l’instauration d’une gestion rigoureuse et transparente des affaires publiques ; le renforcement de l’appareil de défense nationale et la refondation de la justice en la mettant au service du peuple.
C’est la seule voie à travers laquelle les différentes autorités de transition pourront se vanter le jour où ils quitteront le pouvoir, en disant que leurs gestions ont pu apporter un réel changement pour leurs pays respectifs. Donc, ce n’est pas du tout de la mer à boire, mais juste une bonne volonté de gestion consensuelle fondée sur une vision commune et caractérisée par des actions prioritaires répondant aux aspirations réelles des populations. C’est tout ce qui est demandé aux autorités de la transition. Les autres ambitions politiques viendront lorsque les pays retourneront à l’ordre constitutionnel normal, à travers la tenue d’élections nécessaires à bonne date.
Ousmane BALLO
Source : Ziré