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Sanctions contre le Mali : des économistes préviennent contre un «embargo prolongé» de la CEDEAO

Plus d’un mois que le Mali est sous embargo de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Après la désignation du Président, du vice-président de transition et la nomination d’un premier ministre, la CEDEAO estime que des zones d’ombres existent encore sur la gestion de cette transition.

Pourtant des économistes affirment que le pays ne pourra pas tenir longtemps dans cette situation. Ils estiment qu’il faut répondre aux exigences de l’organisation ouest-africaine.

Pour l’économiste Mamoutou Soumaré, difficile pour un pays continental comme le Mali, de résister longtemps face aux sanctions de la CEDEAO. L’universitaire estime qu’à la longue le pays peut faire face à un défaut de payement des salaires des fonctionnaires. Ce qui pourrait impacter négativement l’économie du pays «Si vous prenez la carte de la CEDEAO, on constate qu’on a trois pays continentaux Le Mali, le Burkina et le Niger.

Tous les autres pays-membres ont une frontière maritime. Quand on fait un embargo ça ne concerne réellement que ces trois pays. Quand on fait un embargo demain sur la Côte d’Ivoire, ce n’est pas son problème. Elle a un accès maritime», explique-t-il.

Selon l’économiste, il faut «répondre aux exigences de la CEDEAO», parce que prévient-il «on ne peut pas réellement compter sur nos propres forces. Et Si les salaires des fonctionnaires ne sont pas payés, c’est un grand pan de l’économie qui va être bloqué».

Autre conséquence de ces sanctions, c’est le risque d’un ralentissement de la production dans le pays, prévient Aminata Diallo, responsable d’entreprise au Mali. Selon elle, depuis l’embargo, les marchandises sont bloquées au niveau des frontières. «Le plus gros problème qu’on a, c’est nos marchandises et nos équipements qui sont bloqués à la frontière depuis un moment. Ça ralentit la production. Ce qui fait qu’il n’y a pas de travail. On sera obligé de mettre les gens en chômage technique. Ça c’est les chefs de famille et ce n’est vraiment pas facile». Il faut ajouter à cela, dit-elle « les éleveurs qui vendent une grande partie de leurs animaux dans les pays voisins. Le cout est très rude pour la population».

«Les autorités maliennes doivent rapidement trouver un terrain d’entente avec la CEDEAO», conviennent l’universitaire et la cheffe d’entreprise. Selon eux, c’est la solution pour que le pays ne s’arrête pas. Il faut rappeler que la CEDEAO avait exigé de la remise du pouvoir aux civils. Mais plusieurs jours après la désignation d’un président civil et la nomination d’un Premier ministre civil, l’organisation aurait encore des exigences non satisfaites. Selon plusieurs sources la CEDEAO aurait des réserves notamment sur le poste de vice-président et ses prérogatives.

Source : Studio Tamani

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