A l’ occasion de la Semaine nationale des victimes, la Coalition malienne des défenseurs des droits humains (COMADDH) a organisé une séance de sensibilisation à l’égard des victimes. A cette occasion, Salif Fofana d’Amnesty International-Mali, un des responsables de cette organisation a défini les critères de victimes à la CPI.
Monsieur Fofana, vous travaillez à sensibiliser les victimes par rapport au fonds de la CPI, alors c’est quoi ce fonds de la CPI et qui peut la bénéficier?
D’abord l’objectif de la rencontre de cette semaine est d’expliquer le fonds au profit des victimes de la Cours pénale internationale et ce fonds à un mandat très clair. Il faut d’abord que ça réponde aux demandes de compétence de la CPI et que la personne soit reconnue comme victime selon les règles de critères. La CPI, à quatre domaines de compétence, à savoir les crimes de génocides, de guerres, crimes contre l’humanité et tout récemment les crimes d’agression ont aussi été répertoriés. Donc, pour qu’une personne bénéficie de l’aide, il faut que tu répondes à ces critères. Et en plus, il faut que ton pays soit un État membre de la CPI. Si tu ne fais pas partie de la CPI et bien on ne peut pas parler de ton cas. Il faut noter que ces critères concernent les cas de crimes qui ont été commis après Juillet 2002, tous les cas avant cette date n’ont pas été pris en compte. Donc je demande aux gens de connaître les domaines de compétences et les définitions des cas qui sont concernés.
Alors comment voyez-vous le cas du Mali qui vit une grave crise depuis 2012?
Le Mali a déjà saisi la CPI, donc le processus est en cours. Ils ont déjà recruté un associé de programme, ça veut dire que les choses vont s’accélérer maintenant et il s’agit là maintenant de mettre en place les programmes, des noms des victimes. Franchement, j’ai beaucoup de l’espoir que les choses vont bouger maintenant. Mais je vous invite à connaître les quatre domaines de compétence de la CPI parce que c’est un droit pour les victimes.
Alors quel est le message que vous avez pour la population ?
Le message c’est plutôt pour vous les médias. Je crois que vous avez un grand rôle à jouer dans la sensibilisation des personnes. La plupart des gens ne s’intéressent pas aux questions de droit, donc il est du rôle des médias de les sensibiliser afin qu’ils puissent jouir de leur droit.
Amadou Kodio
Source: La Lettre du Mali