Face aux multiples attaques des hommes d’Amadou Kouffa et Iyad Ag Ghali dans le centre et le nord du Mali, le forum régional sur la contribution des chefs religieux et notabilités traditionnelles pour le retour de la paix et la sécurité tenue le week-end dernier à Mopti a recommandé entre autre l’instauration d’un dialogue avec les groupes non-signataires de l’accord d’Alger.
Les travaux du forum régional sur la contribution des chefs religieux et notabilités traditionnelles pour le retour de la paix et la sécurité se sont achevés lundi à Mopti. Selon les organisateurs, cette rencontre de plus de 500 participants venus de tous les cercles de la région visait à trouver les voies et moyens susceptibles d’asseoir et de maintenir une paix durable dans la région. A l’issue de la rencontre, les participants ont fait plusieurs recommandations : le forum demande entre autres : l’instauration d’un dialogue avec les groupes non signataires de l’accord d’Alger, le contrôle des prêches, et le désarmement des milices.
Cette volonté de négocier avec les chefs terroristes, notamment Iyag Ag Ghali et Amadou Kouffa revient pour la seconde fois. La Conférence d’entente nationale tenue en juillet dernier en avait également fait une demande.
Dans le centre et au nord du pays existe une centrale du mal contrôlée par Amadou Kouffa et Iyad Ag Ghali. Les groupuscules armés recrutent de jeunes combattants endoctrinés et drogués à souhait, pour des opérations terroristes. Ces hommes sont très souvent formés dans des camps d’entraînement terroristes et sont influés par les prêches.
Les discussions avec les groupes non signataires auront-elles une chance d’aboutir ? Deux problèmes se posent. Il y a quelques mois, des émissaires d’Amadou Koufa venus rencontré Alioune Nouhoun Diallo à propos de la paix avait posé trois conditions pour négocier avec le pouvoir. Ils avaient demandé le départ de la force française « Barkhane » et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Le prédicateur peul actif dans la région de Mopti veut que les Maliens discutent entre eux sans intermédiaires ni témoins.
L’autre difficulté qui pourrait entraver la mise en œuvre des recommandations, c’est la position du président de la République qui avait refusé toute idée d’engager des pourparlers avec Iyad. Une position qui avait reçu le soutien de l’Etat français qui, on se souvient avait dépêché un de ses ministres à Bamako au lendemain de la tenue de la conférence nationale d’Attente pour dire non à des discussions avec le chef djihadiste.
Le président du Haut islamique (HCC), Mahmoud Dicko, a donc du pain sur la planche.
Amadou Kouffa se cacherait dans le centre du Mali, probablement dans la forêt du Wagadou, de la frontière mauritanienne et difficile d’accès. En dépit des moyens engagés par les forces armées maliennes et l’opération « Barkhane », ce fidèle lieutenant d’Iyad Ag Ghali, le leader d’Ansar Dine avec qui il a créé le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GISM), continue de se déplacer et mener des atrocités de toute sorte.
A.S.