Le président de l’APCAM, Sanoussi Bouya Sylla, semble conduire la plus haute instance paysanne du Mali droit dans le mur. Est-ce par ignorance des textes ou par arrogance assumée ? Une chose est sûre: sa gouvernance laisse des traces indélébiles.
Dernier épisode en date: l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM) a été condamnée à verser plus de 18 millions de francs CFA à un ancien agent, Mamadou Baba Traoré, pour licenciement abusif. Faute d’avoir exécuté cette décision dans les délais impartis, la justice a ordonné la saisie de tous les comptes bancaires de la structure. Un coup dur pour une institution censée soutenir le monde rural.
Arrivé à la tête de A I’APCAM en 2021, Sanoussi Bouya Sylla avait promis la relance de plusieurs activités phares: le Salon international de l’agriculture (SIAGRI), la tenue régulière des sessions statutaires et l’organisation des journées paysannes. Quatre ans plus tard, aucune édition du SIAGRI, aucune journée paysanne organisée, et des sessions tenues au compte-our gouttes. L’APCAM apparaît comme une structure amorphe, déconnectée des réalités des exploitants agricoles qu’elle est censée représenter.
licencier l’ensemble des agents contractuels. Une décision unilatérale qui risque d’aggraver la crise et de plonger davantage l’institution dans l’impasse, en violation flagrante des textes qui la régissent. Dans ce contexte de turbulences, certains appellent l’État à assumer ses responsabilités, pour préserver les efforts déjà consentis notamment dans le paiement des cotonculteurs et la distribution des engrais. Personne, affirment-ils, ne doit compromettre la campagne agricole pour des agendas personnels.
Les autorités de la Transition ont mis en œuvre plusieurs mesures pour assurer le bon déroule-ment de la saison agricole. Il est impératif que l’APCAM ne devienne pas un facteur de perturbation, mais un levier de soutien au monde rural.
Face à cette gestion décriée, une question demeure Sanoussi Bouya Sylla agit-il par méconnaissance ou par mépris des règles institutionnelles? Ce qui est certain, c’est que son mandat se termine sur un bilan désastreux entre paralysie institutionnelle, ten-sions internes et naufrage judiciaire. A suivre.
Fousseyni SISSOKO
Source : Notre voie