Les personnes en situation de handicap rencontrent de nombreux obstacles dans leur vie quotidienne, en raison de déficiences physiques, mentales, intellectuelles, sensorielles ou visuelles. Ces obstacles s’accentuent encore plus en cette période de fortes pluies. À Bamako, comme dans d’autres régions du pays, ces personnes vulnérables, souvent visibles dans les rues et sur les grands axes, continuent de mendier malgré les risques accrus. Des organisations de défense des droits humains estiment que ces personnes méritent une protection et une assistance particulières.
« À Kayes, ici, nous nous asseyons devant la mosquée pour faire la mendicité. Si nous recevons de l’aide, nous resterons à la maison. Nous ne viendrons plus ici où la pluie nous surprend souvent. »
Ce témoignage est celui d’une personne en situation de handicap qui vit dans la rue. Comme lui, beaucoup d’autres rencontrent de grandes difficultés pendant l’hivernage à Bamako et à l’intérieur du pays. Certains disent « se réfugier sous les hangars des boutiques ou dans d’autres lieux abrités en attendant la fin des pluies ». D’autres sollicitent l’appui des bonnes volontés pour sortir de cette situation de vulnérabilité.
Des actions urgentes à entreprendre
Des citoyens maliens à travers le pays, estiment qu’il est important d’apporter une assistance à ces personnes vulnérables, surtout en cette période difficile. Pour cette dame interrogée sur la question à Bamako, ces personnes ont plus besoin de « de soins médicaux et d’hébergement ». Un autre citoyen estime « qu’il faut les assister surtout pendant la pluie ». Il suggère plus « d’investissement de l’État ou les associations humanitaires pendant cette période ».
La mendicité, autre difficulté
Sa pratique est interdite au Mali, selon la loi. L’Union Malienne des Aveugles (UMAV) reconnait cela et déplore la situation. Hadji Barry, président de l’organisation, estime que « l’instauration de campagnes de sensibilisation associées à des dispositifs d’accompagnement pourrait inciter ces personnes à y renoncer ». Hadji Barry estime qu’il est « important de connaitre leur nombre et par la suite essayer de créer des activités génératrices de revenus pour eux ».
L’Association Malienne pour la Solidarité et le Développement (AMSODE) partage la même crainte. Sa coordinatrice, chargée de la communication et du plaidoyer, Mme Camara Djelika Sylla, estime qu’il est « urgent de leur apporter davantage d’aide humanitaire et sociale aux personnes en situation de handicap qui vivent dans la rue ». Selon ses propos, « beaucoup d’entre elles estiment que la mendicité est la solution la plus facile. Mais derrière cette réalité, il y a beaucoup de souffrance. La pluie, le froid et les maladies ». Elle soutient qu’à Amsode, ils estiment que « personne ne devrait vivre dans la rue, encore moins sous la pluie, sans soutien. ».
Au Mali, le handicap handicape
Le Samu-social Mali, une autre organisation qui œuvre auprès des personnes en situation de handicap ajoute que les dangers et les risques sont exacerbés pendant l’hivernage. Pour son directeur les personnes contraintes de mendier doivent au minimum prendre certaines précautions. Ces alternatives vont de « se déplacer dans un rayon réduit en repérant un abri où se mettre rapidement en cas de pluie ou de vent. Que les usagers de la circulation assistent ces personnes en leur cédant la priorité pour qu’elles puissent vraiment se mettre à l’abri. »
Ces organisations de défense des droits de l’homme sont unanimes : la société doit mieux protéger les personnes en situation de handicap, notamment en cette saison des pluies. Mais le gouvernement doit veiller aussi à l’application effective de certaines dispositions légales, notamment l’interdiction de la mendicité, afin de mieux les protéger.
