La crise de notre pays dure depuis si longtemps que l’on peut craindre qu’un jour, le Mali soit comme la Somalie ; un Etat failli et méprisé, un trou noir de l’histoire et de l’ordre, dont la violence ne surprend même plus les médias internationaux. A qui la faute alors ? Bien sur, il y a les terroristes, les Iyad Ag Ghali, les Kouffa, les Sarhaoui et tous les autres. Mais la faute revient aussi à certains groupes signataires. Au lieu de construire la paix, ils maintiennent l’anarchie en tolérant les terroristes voire en collaborant avec eux.
En effet, il faut rester lucide sur notre pays et ce qui s’y passe. Alors que les FAMa et des groupes armés comme le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) sont durement frappés par les terroristes, certains grands mouvements signataires sont très épargnés…Maillons essentiels du processus de paix, membres du MOC, du CSA, reconnus par la communauté internationale et IBK comme des acteurs responsables, ces mouvements devraient être les premières cibles des terroristes.
Alors pourquoi certains, comme le Mouvement Arabe de l’Azawad pro Mali (MAA), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA), sont-ils épargnés ? La réponse est évidente. Ces groupes tolèrent les terroristes et ne les empêchent pas de mener leurs attaques et de se déplacer.
Plus encore, sur fond de trafic de drogues, d’armes, et de tout ce qui se vend au Nord, ces groupes ont une véritable collusion avec les terroristes du RVIM, d’Ansar Dine, d’Al Mourabitoune. On se souvient de l’attentat du MOC de janvier qui a fait des dizaines de morts, et des soupçons qui visent encore le MAA, on se souvient que des terroristes d’Ansar Dine ont aidé les hommes du HCUA à défendre Kidal.
Ces groupes qui se servent de l’accord et du processus de paix pour défendre leurs intérêts, ces mouvements signataires qui pactisent avec les terroristes pour l’argent de la drogue ou quelques soldats en plus sont le plus grand danger qui existe pour notre pays.
Sans eux, le terrorisme n’existerait pas ; il faut que cela s’arrête, que les mouvements signataires prennent leur responsabilité et deviennent des acteurs de la paix au Mali, et non des masques pour les terroristes.
Ousman KOUARE
La rédaction