« Enfin le Nil est arrivé au Caire ». En introduisant son allocation par cet adage lors de la proclamation des résultats provisoires du deuxième tour des législatives mardi, le ministre de l’Administration territoriale, le général Moussa Sinko Coulibaly, était bien inspiré.

En effet, avec ce second tour des législatives, notre pays  arrive au terme de son long et périlleux chemin du retour à l’ordre constitutionnel. Que de chemin parcouru ! Moussa Sinko Coulibaly a rappelé à ce propos qu’à l’adoption par le gouvernement du chronogramme des élections au cours du 1^ertrimestre 2013, de nombreuses incertitudes et des interrogations avaient été formulées par les observateurs nationaux et étrangers qui tendaient à émousser les volontés fortes soutenant l’organisation rapide des élections. Comme nous l’écrivions dans notre édition d’hier, selon les chiffres communiqués par le ministère de l’Administration territoriale, sur les 5 951 829 électeurs inscrits pour ce dernier round, 2 216 401 ont fait le déplacement des urnes. Les bulletins nuls sont au nombre de 77 159 et les suffrages exprimés sont estimés à 2 139 242. Quant au taux de participation, il est de 37,24%.

Dans le District de Bamako comme dans les circonscriptions de l’intérieur, les résultats provisoires officiels confirment les tendances données par les commissions de centralisation. Dans le District, le raz-de-marée du RPM et de ses alliés se confirme aussi, même si les scores sont souvent extrêmement serrés. Seule la Commune I où deux  sièges étaient en jeu, échappe à l’emprise du « parti du tisserand » et de ses alliés. Ici, c’est le groupement Codem/Cnid-Fyt qui pointe devant avec 50,64% des suffrages exprimés contre 49,36% pour le RPM.

En Commune II, le RPM et la CODEM, adversaires en Commune I faisaient cause commune. La bataille finale a tourné à l’avantage du duo qui réalise un score sans appel de 60,67 % des suffrages exprimés ne laissant qu’à la liste concurrente ADEMA-PASJ/MPR/URD que 39,33% des voix. Dans la très disputée Commune III avec un seul député, c’est  de nouveau le RPM qui l’emporte mais de très peu. Son candidat  arrache une très coutre victoire de 50,15%. Son adversaire de l’ADEMA a obtenu 49,85%. L’écart de suffrages entre les deux candidats est de 64 voix.

En Commune IV,  c’est toujours le RPM qui enlève les deux sièges de députés  en raflant la mise avec 57,61% face à la liste YELEMA-ADEMA qui a  recueilli 42,39% des voix. Dans la Commune V, on retrouve encore le RPM. Mais en alliance avec l’ADP-Maliba. Le duo l’emporte de justesse avec 50,39% face à une liste ADEM-CNID RJP qui a obtenu 49,61%. Enfin en Commune VI où trois sièges devaient être pourvus, le RPM s’impose à nouveau. La victoire de sa liste avec l’UDD est nette : 54,09% contre 45,91% pour l’alliance ADEMA /MPR/URD.

Comme indiqué plus haut, les résultats provisoires officiels confirment les tendances générales dans les Régions que nous avions déjà publiées mardi. Ainsi dans la circonscription de Ségou, c’est la coalition RPM-MIRIA-FARE qui l’emporte avec 57,61%. Du coup, deux anciens candidats à l’élection présidentielle passée qui se présentaient sur la liste ADEMA-CNID-RpDM, tombent.  Il s’agit du député sortant et vétéran de la scène politique nationale, Me Mountaga Tall (CNID),  et de Dramane Dembélé de l’ADEMA-PASJ.

A Sikasso, un autre présidentiable et député sortant, Housseini Guindo, voit lui aussi ses ambitions contrariées pour avoir croisé sur son chemin, une coalition RPM-MPR-FARE qui s’impose, il est vrai de justesse avec 50,32% face à l’alliance ADEMA-CODEM-MIRIA.

Déjà au premier tour, Konimba Sidibé qui était l’un des prétendants à Koulouba était tombé malgré son score honorable en liste propre face à une puissante coalition de partis constituées du RPM, de l’URD, de FARE Anka Wuli et de l’ADEMA-PASJ qui l’avait emporté avec 53% des voix. Face à ce conglomérat de partis,  le  patron du MODEC avait opposé une farouche résistance en obtenant 42% des voix.

Par contre, un autre ancien candidat à la présidentielle et également député sortant, peut avoir le sourire. Il s’agit de Oumar Mariko du parti SADI qui confirme son assise dans son fief de Kolondiéba avec le score sans appel de 59,28% contre une liste URD. Le champion de l’URD et finaliste de la dernière élection présidentielle, Soumaïla Cissé, lui, avait fait encore mieux en se faisant élire, très largement (62,18%), dès le premier tour à Niafunké. Mais Mme Aïchata Alassane Cissé qui a également participé à la course à la présidentielle a encore fait mieux. A Bourem, la liste qu’elle conduisait a véritablement triomphé au premier tour avec 69,02%. La performance est à saluer comme elle se doit.

C’est l’étape finale de la Cour constitutionnelle que l’on attend maintenant. Sans doute avec impatience et fébrilité chez les candidats et partis.

M. KEITA