La Mission d’observation électorale de l’Union Européenne (MOE UE) a fait savoir que l’élection présidentielle tenue au Mali le 29 juillet 2018 a été marquée « par d’importants défis organisationnels et sécuritaires ». Hier, mardi 31 juillet 2018, les observateurs de cette mission étaient face à la presse à l’hôtel Sheraton de Bamako pour faire une déclaration préliminaire sur le processus électoral au Mali. Dans sa déclaration, la MOE UE a demandé aux autorités maliennes de publier la liste complète et détaillée de l’ensemble des bureaux de vote où le vote n’a pas eu lieu, dans un souci de transparence et de préservation de l’intégrité du scrutin. La MOE UE demande en outre la publication au plus tôt et en ligne de l’ensemble des résultats bureau de vote par bureau de vote. Elle invite par ailleurs, la Cour Constitutionnelle du Mali, en charge du contentieux électoral, de faire preuve de transparence.
Cette conférence de presse était animée par la députée européenne, Cécile Kyenge, chef de la MOE UE, en présence d’autres observateurs de l’Union Européenne. « La Mission d’observation électorale de l’UE (MOE UE) a publié sa déclaration préliminaire donnant une première analyse du processus électoral. La déclaration constitue la synthèse à ce jour des observations de la Mission sur l’ensemble du processus électoral depuis l’arrivée de la MOE UE le 19 juin, y compris la journée du scrutin, le dépouillement des votes et la centralisation des résultats à cette date », souligne la déclaration de la MOE UE rendue publique hier 31 juillet 2018.
Dans ladite déclaration, la députée européenne Cécile Kyenge, chef de la MOE UE, a estimé que « bien que des incidents sécuritaires aient affecté le déroulement du scrutin dans une partie des bureaux de vote des régions centre et nord, le vote s’est déroulé dans le calme dans le reste du pays. Les procédures ont été globalement respectées malgré des difficultés dans l’établissement des procès-verbaux ».
La MOE UE, qui a suivi le dépouillement des votes et qui poursuit son observation de la centralisation des résultats, renouvelle sa demande adressée aux autorités de publier la liste complète et détaillée de l’ensemble des bureaux de vote où le vote n’a pas eu lieu, dans un souci de transparence et de préservation de l’intégrité du scrutin, a poursuivi Mme Kyenge.
La chef de la MOE UE demande en outre la publication au plus tôt et en ligne de l’ensemble des résultats bureau de vote par bureau de vote. Cecile Kyenge a également appelé « les candidats à faire preuve de mesure en évitant d’annoncer leurs propres estimations avant la publication des résultats provisoires par l’administration électorale, et à régler les contestations éventuelles de manière pacifique en privilégiant la seule voie des recours judiciaires ».
Mme Kyenge a aussi invité «la Cour Constitutionnelle, en charge du contentieux électoral, à faire preuve de transparence dans la motivation de ses décisions ». Aux dires des Observateurs de l’UE, des étapes essentielles restent à accomplir comme la centralisation et l’annonce des résultats provisoires ainsi que le traitement du contentieux.
La MOE UE restera au Mali jusqu’à la proclamation des résultats définitifs, y compris en cas de second tour, et publiera ultérieurement un rapport final comprenant une analyse complète du processus et des recommandations pour les élections futures. «La Mission d’observation électorale de l’Union européenne est présente au Mali depuis le 19 juin 2018 à la suite d’une invitation par le gouvernement malien. Au total, la MOE UE à déployé près de 100 observateurs issus de 25 États membres de l’UE. Ainsi que du Canada, de la Norvège et de la Suisse pour évaluer l’ensemble du processus électoral au regard des normes internationales en matière d’élections démocratiques et de la législation malienne », rapporte la déclaration.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain