Très attendue était la présentation du Plan d’Action Gouvernementale devant le CNT…Non seulement les maliens voulaient en savoir davantage sur le contenu, mais aussi avoir le privilège d’assister à l’autre spectacle: celui de Choguel, le prestidigitateur politique.
Tel dans le décor d’un théâtre classique, Choguel était sous les feux des projecteurs pour exécuter un de ses numéros préférés: celui de la gymnastique politique qu’il maîtrise bien. Cette rhétorique que seul un vieux routier de la politique sait avoir.
Face à un Goïta laconique, un Malick Diaw peu loquace, un Sadio Camara timide, Choguel apparaît comme la star incontestée du show « Malians Got Talent 2021! »
La maîtrise de la verve politique, du retournement acrobatique de la langue, des feintes du vocabulaire et des jeux de mots sont des atouts du Premier ministre qui est passé Grand Djeliba dans le domaine. Ceux qui cherchent Choguel dans cette discipline en feront les frais: au Mandé d’antan, tout comme au Mali d’aujourd’hui, le griot n’a pas honte mais c’est son front qui sue! A la différence près de l’air conditionné de l’hémicycle ou celui de la primature pour masquer les apparences.
Dans le fond, s’agissant des questions complexes, Maître Choguel sort son chapeau de magicien, un lapin par ci, et hop, une étoffe par-là, pour enfin faire appel au bon sens en demandant au public de dépassionner.
Pour les questions simples, le maître sort le tour de cartes le plus basique où il est visiblement à l’aise, pour étaler son expérience de commis de l’Etat. Il a passé tout le spectacle à plus nous dire ce que beaucoup savaient déjà sans apporter réellement des réponses de fond. Le maître agrémentait chaque étape du tour par les mots justes pour séduire et désarmer…En tout cas le public crédule semble satisfait du one man show du jour….
Des belles paroles, des vœux pieux, la même mélodie élogieuse en cette période pluvieuse où le climat propice apaise et facilite l’endormissement collectif sur les berges du djoliba…
Le show oral a été une réussite totale, il a l’air d’un demi déjà-vu, l’orchestre était bien huilé, les acteurs ont bien exécuté le rôle, il ne reste plus que la concrétisation: c’est à dire l’action: là où il faudra plus que des mots pour convaincre.
M.ASSORY
Source : L’Alerte