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Reconstruction et réconciliation : ECHANGES SUR LE RÔLE DES PERSONNES DEPLACEES ET DES REFUGIES

Des universitaires, chercheurs, étudiants, représentants d’Ong, membres de la société civile, personnes déplacées se sont retrouvés mardi pour une table-ronde à la Faculté de droit privé de Bamako. Les échanges ont porté sur le « Rôle des personnes déplacées et des réfugiés dans la dynamique de la reconstruction et de la réconciliation au Mali (Tombouctou) ».
Cette rencontre fait suite à celle initiée le 24 avril dernier à l’université des lettres et des sciences humaines (ULSHB) par l’Alliance malienne pour refonder la gouvernance en Afrique (ARGA) et ses partenaires. ARGA s’attache à accompagner les processus de refondation effective de la gouvernance et l’instauration d’une gouvernance légitime au Mali. Depuis 2008, l’Alliance met à la disposition des acteurs de la société civile malienne des espaces de débats et de réflexions, explique son coordinateur, Ambroise Dakouo. L’objectif, mardi, était de réunir tous les acteurs autour d’une même table afin de créer une passerelle entre universitaires et décideurs.

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Le représentant adjoint du HCR, Olivier Beer, a tenu à établir la différence entre rapatriés et refugiés, deux termes qui prêtent souvent à confusion dans certains milieux. Sont appelés « rapatriés » ceux qui avaient fui la guerre et qui sont maintenant de retour au pays, tandis que ceux qui sont encore en dehors du pays dans les camps sont des « refugiés », a-t-il distingué.
Olivier Beer a rappelé que le HCR et le gouvernement travaillent à ce qu’il n’y ait pas de réfugiés « éternels ». L’objectif est de faciliter le retour de nos compatriotes chez eux afin de prendre part au processus de paix et de réconciliation.
Compte tenu des problèmes fonciers qui sont souvent source de conflits entre les rapatriés et les populations restées sur place, l’expert du PNUD, Mohamed Ba, a préconisé la mise en application d’un code domanial et foncier.
La crise multidimensionnelle que notre pays a traversée en 2012 est à la base des déplacements internes et des mouvements transfrontaliers en Algérie, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger. Après les élections présidentielles et législatives de 2013, des milliers de déplacés internes et de réfugiés sont rentrés chez eux, spontanément, avec l’aide du HCR qui a ouvert des bureaux à Gao, Mopti et Tombouctou.
Depuis la fin des élections générales de 2013, on assiste à un retour progressif des personnes refugiées et déplacées dans leur milieu. En date de janvier 2015 ce sont 29 000 réfugiés rapatriés qui ont regagné le bercail, contre 100 000 déplacées internes revenus chez eux, selon le HCR.
La solution durable pour le retour des réfugiés passe par trois options, a expliqué Yves Anoussougbo, un fonctionnaire du HCR : le rapatriement volontaire, l’intégration locale et la réinstallation.
Lala Mina, une Arabe de Tombouctou, a raconté son expérience douloureuse lors de la chute de la ville en 2012. Avant de trouver refuge à Bamako, ses enfants et elle sont allés s’installer à 80 km de la ville des 333 Saints, avec l’intention de se rendre à Bamako. Mais passer par Mopti était risqué à l’époque à cause de l’amalgame que certains faisaient entre les rebelles et les citoyens du nord, notamment ceux qui avaient la « peau blanche».
Aujourd’hui, elle espère que la paix reviendra dans le pays afin que les uns et les autres se retrouvent dans la bonne ambiance d’antan. Elle a attiré l’attention des acteurs au développement sur le cas de la milice arabe constituée de 425 jeunes qui s’était portée garante pour sécuriser la ville de Tombouctou. Mais à la grande surprise des populations, ces mêmes miliciens n’ont pas hésité à les piller quand les rebelles ont investi la ville. Mme Mina se demande comment ces mêmes jeunes vont vivre avec les personnes qu’ils ont spoliées. C’est pourquoi, la représentante d’Amnesty international, Mme Keita Aminata Touré, a insisté sur l’identification des bourreaux pour que justice soit faite, notamment sur le cas des violations des droits de l’homme.
Les questions des étudiants ont porté surtout sur la justice, l’autorité de l’État, l’Accord d’Alger dont la signature est prévue ce 15 mai.
A. DIARRA

source : L Essor

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