Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a lancé, hier, le projet intitulé : «Les jeunes engagés pour une paix durable : appui à la participation des jeunes aux processus de réconciliation au Mali», Propajer.
La cérémonie de lancement s’est déroulée dans un hôtel de la place, en présence du secrétaire général du ministère de la Réconciliation nationale, Attaher Ag Iknane, du chef de la section protection de l’enfant de l’Unicef, Daniela Luciani, du vice-président de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR), Hat Ag Bayes et de la chargée de programme du Fonds de consolidation de la paix du secrétaire général des Nations unies au Mali (PBF), Hanitriniaina Andriaveloson.
Le Propajer a été financé par le PBF pour une durée de 18 mois. Conçu conjointement par l’Unicef, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et l’ONG internationale : Avocats sans frontières Canada (ASFC), à hauteur de 1,5 million de dollars américains, soit un peu plus de 807,2 millions de Fcfa.
Il a pour but de contribuer à la réconciliation et à la mise en place d’une paix durable au Mali en soutenant la participation et la prise en compte de la voix des jeunes femmes et des hommes de la tranche d’âge de 15 à 30 ans dans la mise en œuvre du processus de justice transitionnelle prévu par l’Accord pour la paix et la réconciliation.
Plus de 10.000 jeunes seront directement concernés par les activités du projet et au moins 14.000 en bénéficieront indirectement. Le projet cherche à combiner une plus grande ouverture de la part des institutions à la prise en compte de la voix des jeunes, une plus grande capacité des jeunes et de leurs organisations à participer et une meilleure appropriation de ces processus par les jeunes grâce à des approches de sensibilisation par les pairs et d’engagement. Il a été développé en consultation avec les organisations de jeunes, les associations des victimes, les associations universitaires, la CVJR et le département de la Réconciliation nationale.
Les communautés ciblées seront principalement les personnes déplacées à Bamako et d’autres localités. Parmi eux, figurent les jeunes vulnérables et davantage exclus du dialogue politique des Régions de Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou grâce à la collaboration avec les organisations de base ancrées dans ces zones et les universités. Daniela Luciani a souligné que la jeunesse constitue l’espoir d’une réconciliation effective et durable. Elle a regretté que les jeunes femmes n’ont souvent que peu d’espace et de capacité à refléter leur points de vue et leur réalité dans les mécanismes de paix et de réconciliation.
La représentante de l’Unicef a aussi précisé que le dernier sondage Mali-Mètre indique que seuls 6,5% de la tranche d’âge de 18 à 35 ans estimaient avoir une connaissance moyenne à bonne de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Pour elle, il est donc important d’agir afin d’assurer la participation effective des jeunes femmes au processus de justice transitionnelle.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère de la Réconciliation nationale a estimé que ce projet est une étape décisive dans le processus de réconciliation dont la réussite est une œuvre collective et inclusive.
Selon Attaher Ag Iknane, cette initiative est un exemple à travers lequel les jeunes et les femmes sauront surmonter les défis à la montée des idéologies extrémistes, l’intolérance et la violence à travers la sensibilisation.
Le vice-président de la CVJR a indiqué que ce projet de promotion de la participation des jeunes à la réconciliation est un pas important pour sa Commission de faire le point sur les acquis et les limites et de réfléchir sur les perspectives.
Concernant la prise en compte de la voix des jeunes, il a rassuré que la CVJR accorde une attention particulière à la prise en charge des violations subies par les jeunes et notamment les jeunes femmes à travers la sous-commission genre.
La chargée de programme du PBF a rappelé que son organisme a investi plus de 30,125 milliards de Fcfa dans la réalisation de 30 projets à travers des thématiques telles que l’éducation à la paix, la résilience communautaire et la réintégration des refugiés et des personnes déplacées internes. Hanitriniaina Andriaveloson a affirmé que ce projet contribuera au renforcement du potentiel des jeunes en tant qu’acteurs de paix et de cohésion sociale et surtout du processus de justice transitionnelle.
Mohamed D. DIAWARA