La présidence centrafricaine ne veut pas entendre parler de casques bleus dans le pays. En tout cas pas pour l’instant. Alors que la force africaine Misca a officiellement entamé son mandat le 19 décembre, depuis quelques jours des discussions sont en cours pour l’envoi d’une opération de maintien de la paix onusienne dans le pays. Les Nations unies disent déjà étudier quels contingents de casques bleus envoyer sur place. Vendredi 27 décembre, le président français François Hollande avait demandé à l’ONU de s’impliquer davantage en RCA. Une option poussée par Paris et qui a aussi la préférence du secrétaire général Ban Ki-moon.
Au siège de l’ONU, les incidents entre soldats tchadiens et burundais de la MISCA ont été qualifiés « d’effarants ». Des soldats sous mandat de l’ONU qui se tirent dessus, de mémoire de diplomates, cela ne s’était jamais vu. D’où la tentation de répéter le scénario malien et transformer la force de l’Union africaine en mission de casques bleus. Concrètement, cela placera les troupes directement sous commandement militaire de l’ONU, qui pourra donc faire appliquer le mandat de protection de civils avec plus d’efficacité.
La mise sous casques bleus assure également un financement régulier. Pour l’instant, la Misca est financée par des contributions volontaires. Or, les promesses ne sont pas toujours versées et le matériel manque. Les casques bleus ont l’avantage d’être mieux équipés et bénéficient d’une logistique plus solide. L’ONU dispose également de véhicules blindés et d’hélicoptères de combats qui peuvent s’avérer très dissuasifs contre des groupes faiblement armés comme c’est le cas en Centrafrique.
Mais une mission de maintien de la paix représente aussi un coût très élevé, à un moment où l’ONU a déjà déployé plusieurs missions supplémentaires au Mali, en RDC ou au Soudan du Sud.
Pour la présidence centrafricaine, l’initiative est prématurée
Alors que la Centrafrique est toujours en proie aux violences, aux groupes armés, que des centaines de milliers de personnes sont déplacées et que la tension communautaire est toujours forte, le porte-parole de la présidence répond ouvertement à François Hollande, considérant sa demande bien prématurée.
Source : RFI