La Banque mondiale et les Nations unies ont publié jeudi 1er mars un rapport sur le sujet : « Voies de la paix : des approches inclusives pour prévenir les conflits violents ». Le rapport prône un changement global vers la prévention de la violence et le maintien de la paix. Les conflits sont identifiés comme l’un des principaux freins à la lutte contre la pauvreté, à l’image des pays qui connaissent plusieurs années de crise.
Depuis une dizaine d’années, l’Afrique est l’une des deux régions du monde où la croissance des conflits a été assez rapide, notamment dans l’est, le centre le nord du continent, ainsi que dans le Sahel. Mais les types de conflits sont devenus plus complexes aujourd’hui.
Selon le rapport de la Banque mondiale et des Nations unies, il ne s’agit plus de guerres entre les Etats. Aux conflits déclenchés par des groupes organisés ou non pour protester contre différentes formes d’exclusion, sont venus s’ajouter d’autres genres, comme le terrorisme d’origines diverses. La Banque mondiale et les Nations unies veulent insister sur la nécessité d’investir dans la prévention des conflits, ce qui permettrait d’économiser annuellement de 5 à 70 milliards de dollars au niveau mondial et de sauver des vies.
« Les pertes économiques posées par les conflits sont énormes, d’où l’intérêt pour tous les acteurs d’investir dans la prévention, explique Franck Bousquet, responsable du groupe Fragilité, conflits et violences à la Banque mondiale. Les conflits alimentent aujourd’hui 80 % de tous les besoins humanitaires. Les chiffres que nous avons pu publier montrent que ces conflits régulent la croissance du PNB-PIB de 2 % par an en moyenne. Il est très important d’intervenir pour les acteurs du développement en amont, lors de la prévention, pour essayer d’aider les Etats à résoudre les problèmes de base. Par exemple, lorsqu’un Etat ne garantit pas un accès équitable à des ressources, le risque de conflit est très important, donc ces domaines-là sont des priorités d’engagement pour les acteurs de développement.Nos équipes ont également calculé qu’un véritable travail de prévention permettrait d’éviter de 5 à 70 milliards de dollars de pertes par an, selon différents scénarios considérés. »
Selon le chercheur français Philippe Hugon, 20 % de la population africaine et 14 des 54 pays du continent étaient concernés par la guerre au début des années 2000 et ces conflits ont provoqué le déplacement de 14 millions de personnes. La Somalie a vu son revenu par habitant réduit de 40 % depuis le début de la guerre civile.
rfi