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Quand la haine altère le jugement de Bazoum

Poing ferme et toujours prêt à attaquer quand il s’agit du Mali, le président nigérien Mohamed Bazoum n’a pas manqué encore sa cible, le Mali, qui a décidé de se retirer du G5 Sahel. Une décision qu’il qualifie de fuite en avant de Bamako qui est en train d’isoler l’Afrique en excluant les raisons profondes consécutives à ce changement de posture. Comme dit un adage africain, il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.

 

« Quand le cœur est rempli de haine, l’esprit se vide ». C’est ce qui est train d’arriver au président nigérien Mohamed Bazoum qui ne rate aucune occasion pour charger les nouvelles autorités de la Transition qui ont affiché un nouveau cap dans l’expression de la souveraineté nationale et de l’indépendance du Mali.

La dernière sortie du président Bazoum est son interview accordée au journal français La Croix, à travers laquelle il aborde la décision de la Transition de retirer notre pays du G5 Sahel. Comme à son habitude, le président nigérien s’en prend aux autorités maliennes qui, selon lui, porteraient la responsabilité de la mort du G5 Sahel.

« Depuis le second coup d’État au Mali (en mai 2021, NDLR), Bamako est dans une fuite en avant qui l’isole en Afrique et nous prive d’une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme. L’isolement de Bamako en Afrique de l’Ouest est une mauvaise chose pour toute la sous-région », a-t-il déclaré dans les colonnes de La Croix.

Dans sa fureur contre la Transition, Bazoum est incapable d’admettre l’évidence parce que la fuite en avant dont il accuse les autorités maliennes est le refus des autres États membres de donner la présidence tournante du G5 Sahel au Mali, à son tour. Il aurait fallu tenir la conférence des chefs d’État pour trouver une solution provisoire à la présidence intérimaire acceptée par le Mali en vue de préserver la solidarité sahélienne exemplaire.

Et la situation de Transition ne saurait plus être un argument pour refuser de donner la présidence de l’organisation au Mali après l’avoir confiée à Déby fils. Or, les deux pays étant tous en transition, aucun ne pouvait donner des leçons à l’autre, en le boycottant !

Une situation de deux poids deux mesure doublée d’une violation des textes de l’organisation, mais qui ne semble pas dérangée le président Mohamed Bazoum parce que la victime s’appelle le Mali dont la démarche s’oppose à celle de son protecteur, la France.  Quel acte a-t-il posé pour permettre au Mali de jouir de ses prérogatives comme membre du G5 Sahel?

En tant que démocrate, au lieu de s’offusquer, de condamner et de dénoncer la violation des textes du G5 sahel, Bazoum se lance dans le déni de réalité. Cela est peut-être insignifiant pour le Nigérien parce que c’est contre le Mali que les textes ont été violés. Avec lui, on apprend que les principes changent en fonction de son intérêt.

Lui qui avait dit que l’embargo ne figure dans aucun texte de la CEDEAO a finalement fait la pirouette en s’associant à ces décisions illégales. La suite est connue : le Mali est sous sanctions économiques et financières depuis le 9 janvier 2022.

Par ailleurs, il annonce la mort du G5 Sahel à partir de la décision de retrait des autorités maliennes. Peut-être cherche-t-il un bouc émissaire, car la Force conjointe du G5-Sahel depuis sa création n’a pas pu être opérationnelle faute de moyens matériels et financiers en vue d’assurer le fonctionnement de la structure.

Sur le papier, le G5 Sahel a existé, mais sur le terrain les résultats de sa force conjointe sont mitigés.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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