Le centre du secteur privé, sis à l’ACI 2000, a abrité, les 20 et 21 août 2021, les travaux d’une session de renforcement des capacités des acteurs dans le domaine de la protection des migrants. Intitulée «la protection des migrants dans un contexte sociopolitique, sécuritaire et sanitaire défavorable», cette formation était initiée par l’ONG Association malienne des expulsés (AME), en collaboration avec le ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine. Elle a pour objectif de contribuer à renforcer la connaissance des décideurs sur les enjeux migratoires dans le contexte de la crise sanitaire.
L’ouverture des travaux était présidée par le représentant du ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, le Dr Boulaye KEITA ; en présence du président de l’AME, Ousmane DIARRA ; du représentant de la mairie de la commune IV, Amadou BOCOUM ; de nombreux migrants.
A travers cette formation, il s’agit pour l’AME et ses partenaires de renforcer la capacité des décideurs et organisations de la société civile sur les enjeux relatifs à la protection des migrants dans le contexte de la crise sanitaire. De même, s’agit-il de renforcer la synergie entre les acteurs de la migration et ceux de la défense des droits de l’homme pour une meilleure protection des personnes migrantes.
L’ONG Association Malienne des expulsés (AME), en tant qu’organisation humanitaire et de défense des droits des migrants, plaide quotidiennement pour le respect effectif des droits des migrants et pour l’amélioration de leurs conditions socioéconomiques. C’est dans cette perspective qu’elle organise un séminaire de formation sur la thématique de la migration à l’attention des acteurs gouvernementaux, des membres du Conseil National de la Transition et d’autres acteurs de la société civile impliqués dans la lutte pour la protection des migrants.
Il a pour thème central «la protection des migrants dans un contexte sociopolitique, sécuritaire et sanitaire défavorable ››.
Depuis près d’une décennie, notre pays se trouve confronté à une crise sociopolitique et sécuritaire sans précédent qui met en péril le fonctionnement normal et efficace de l’économie et des institutions du pays.
Selon le rapport de la Commission des mouvements de population (juin 2016), 91 % des personnes déplacées âgées de 6 à 15 ans et 38 % des rapatriés ne vont pas à l’école, tandis que 32% des rapatriés ne sont pas enregistrés auprès des autorités locales, car elles ignorent l’importance du processus d’enregistrement pour l’accès aux services publics et humanitaires.
Sur le plan sanitaire, la pandémie de la COVID-19 a affecté et continue d’affecter considérablement la mobilité mondiale de façon complexe et sans précédent sous forme de diverses restrictions sur les mouvements de personnes. Dans ce contexte, il devient plus difficile de gérer les mouvements migratoires tout en s’assurant que les migrants ne soient pas touchés de façon disproportionnée par la pandémie elle-même, mais aussi par les diverses mesures légitimement prises par les Etats pour y faire face.
Le nombre total de cas au Mali s’élève à plus de 14 000 contaminations et plus de 530 décès.
Actuellement, le nombre global de migrants affectés par la crise demeure inconnu, du moins officiellement.
Cependant, les organisations humanitaires sont unanimes sur la triple vulnérabilité des migrants sur le plan médical, économique et juridique.
A l’ouverture de travaux, le Dr Boulaye KEITA a tenu à remercier l’AME pour cette initiative qui a regroupé l’ensemble des acteurs.
«Notre engagement en tant qu’État, organisation de la société civile, élus locaux, partenaires techniques et financiers, est de construire des ponts et non des murs pour des personnes qui ne sont qu’à la recherche d’un avenir meilleur. », a-t-il déclaré.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info-Matin