Depuis mardi, le plus grand réseau social se trouve confronter à une polémique qui compromettant sa crédibilité en matière de protection des données personnelles. L’organisme américain de la protection des consommateurs et de la concurrence, FTC, interpelle Facebook pour qu’il explique son implication dans les campagnes présidentielles américaines de 2016. Cette polémique servira sûrement d’exemple aux utilisateurs des réseaux sociaux.
La société britannique, Cambridge Analytica, est accusée d’avoir eu accès de façon illégale à des données personnelles de 50 millions d’utilisateurs de Facebook. Alors, le but de la commission fédérale du commerce (FTC) américaine est de demander à Mark Zukerberg, Patron du puissant réseau social, si toutefois il a tenu ses engagements envers ses utilisateurs. Nous savons qu’en ouvrant un compte sur Facebook, toutes tes coordonnées sont enregistrées. Facebook t’assure de ne pas rendre publiques tes informations personnelles. C’est une forme de contrat entre l’utilisateur et Facebook. Le jeune milliardaire doit s’expliquer par ailleurs sur cet état de fait.
La FTC n’est pas la seule à le poursuivre, nous avons également les procureurs de New York et du Massachusetts, les autorités chargées de la protection des données dans l’Union européenne. Des clarifications sont demandées au géant du numérique, Facebook.
Comme réponse à ces accusations, Mark Zuckerberg se dit être « scandalisé d’avoir été trompé » en ce qui concerne l’utilisation des données de ses utilisateurs par Cambridge Analytica. Toutefois, il dit « comprendre la gravité du problème ».
Ces propos ne tiennent pas. Pourquoi après avoir pris un n’engagement avec des utilisateurs de ne jamais divulguer leurs données, vous le faites et ensuite pleurnicher en soutenant votre ignorance par rapport à l’utilisation de ces données ? Pourquoi les fournir sans le consentement des propriétaires ? Tout porte à croire que Facebook a fait exprès d’utiliser ainsi ces données afin d’aider le milliardaire américain à se hisser au sommet de la Maison-Blanche.
Tout compte fait, quoi qu’il dise, les preuves sont là pour témoigner contre lui. Un patron de Cambridge Analytica, Alexander Nix, a été suspendu de sa fonction mardi dernier, 20 mars 2018. Cela intervient après qu’il s’est vanté d’être venu en aide à Donald Trump en 2016. En outre de cela, dans des enquêtes publiées par les autorités britanniques de protection des données et de la justice américaine, il est possible de lire ces propos tenus par le patron de Cambridge Analytica qui confirment leur soutien à la campagne présidentielle de M. Trump : « On a dirigé sa campagne numérique ». Il continue en se rassurant : « Il n’y a aucune preuve, pas de trace écrite, rien. » Il ne se limite pas là, il change de ton sous forme de provocation ou de défis lancés aux parlementaires américains : « Ce sont des hommes politiques, pas des techniciens. Ils ne comprennent pas comment ça marche. »
Par ailleurs, ce travail de fraude est rendu possible grâce à l’intervention de la CA qui a récupéré les données des 50 millions d’utilisateurs sans leur consentement afin de mettre en place un système permettant d’influencer le vote des électeurs. On se rappelle sûrement de ces propos de la candidate démocrate, Hillary Clinton, lors de ces élections : « Il y avait une campagne d’un genre tout nouveau qui était menée dans le camp d’en face […] La vraie question c’est de savoir comment les Russes ont pu cibler aussi précisément les électeurs indécis dans le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie. »
Par conséquent, les serveurs de la CA seront également vérifiés afin de détecter des éléments prouvant leur implication réelle dans cette affaire de fuite de données personnelles pour des fins politiques.
Ces polémiques coûteraient d’ores et déjà chères à Facebook. Il serait tombé dans une véritable crise de gouvernance. Depuis des mois, des polémiques déchirent les travailleurs et surtout le directeur de la sécurité des informations, Alex Stamos, et ses collègues sur la stratégie de la société du réseau social. Stamos revendique plutôt une ligne plus proactive. La transparence serait nécessaire pour leur réseau pour regagner leur crédibilité. Ces polémiques auraient fait perdre à Facebook 6, 8% le lundi et 2,6% le mardi. De quoi avoir peur.
Toutes ces polémiques doivent servir de cadre de référence pour les utilisateurs non seulement de ce réseau social, mais également de tous les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux sont devenus des zones où toutes les formes de violences se jouent. Les pirates sont devenus les rois sur ces plateformes. Ils vivent de la falsification des données personnelles des utilisateurs et les utilisent pour des fins de chantage ou de commerce illégitime. Ces pratiques ne vont pas sans une part de complicité des administrateurs desdites plateformes.
Cependant, il revient aux utilisateurs de s’imposer un changement de comportement. Si les réseaux sociaux sont là pour nous connecter au monde, raccourcir les distances entre les parents, les amis, etc.; la vie privée est de l’or. Alors, certaines de nos informations clés ne doivent pas se retrouver sur ces plateformes. Il ne faudrait pas confier à des inconnus vos données personnelles. Facebook, de son côté, doit changer de stratégie.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays-Mali