Netanyahu montre à visage découvert tout son mépris à l’égard des migrants africains. Ils les qualifient d’êtres des ennemis du monde entier et particulièrement des intérêts d’Israël. Ils sont pires que les terroristes. Les barrières électroniques entre l’Égypte et Israël sont érigées afin de stopper l’immigration clandestine. Le Premier ministre israélien n’oublierait-il pas l’interdépendance des continents ?
L’arrivée massive des migrants en Israël est considérée comme une « pure menace » selon Netanyahu. Malgré la présence des terroristes et les attaques incessantes de ceux-ci sur les régions du Sinaï, le chef du gouvernement ne trouve d’autres problèmes pires que la présence des migrants dans son pays. Cela peut se voir à travers ces propos qu’il a tenus lors d’une conférence de presse sur le développement de la région sud d’Israël : « Sans cette barrière, nous serions confrontés à de graves attaques de terroristes du Sinaï et, pire, à une arrivée massive de migrants africains illégaux. »
Il convient de faire remarquer que nous énumérons la présence de près de 42 000 migrants africains en Israël. La plupart de ceux-ci viennent du Soudan ou de l’Érythrée. Cela relève du Ministère de l’intérieur israélien. Ces migrants sont arrivés pour la plupart illégalement.
Nous nous rappelons qu’un plan d’expulsion de ces migrants illégaux avait été élaboré par le gouvernement. À cet effet, plusieurs d’entre eux avaient initié une grève de la faim. Ce qui a amené les dirigeants à suspendre ce projet d’expulsion.
Toutefois, Netanyahu ne cesse de se demander : « Nous parlons d’un État juif et démocratique, mais comment assurer qu’il reste juif avec 50.000 ou 100.000 migrants par an ? » Cette question n’a pas lieu d’être. Les migrants entravent-ils la réalisation de la démocratie ? Empêchent-ils les juifs de rester juifs ? Au contraire, de la coexistence des religions peut sortir beaucoup de liens solides pouvant donner au pays un développement durable. Les religions ont pratiquement les mêmes principes : avoir foi à un être transcendant. Par conséquent, si certains de leurs principes se diffèrent les uns des autres, comment s’imprégner du contenu des autres si ce n’est d’aller vers elles.
Le chef du gouvernement israélien se laisse emporter dans des préjugés. Comme on a coutume de le dire, pour mieux comprendre un homme, il faut accepter de le collaborer. La meilleure façon de comprendre quelqu’un, c’est de collaborer avec lui. Cela constitue une vérité tangible. Il convient alors de rappeler que si la présence des migrants peut sembler nocive pour certains pays, il faut comprendre également qu’elle est un moyen d’enrichissement culturel.
Par ailleurs, nous pouvons dire que fermer ses frontières pour empêcher l’entrée des migrants, c’est refuser de donner à son pays un développement durable, c’est fermer les yeux au progrès. La migration est un phénomène mondial, produit de l’évolution du monde. Alors Netanyahu va loin en considérant la migration comme une chose pire que le terrorisme. Les terroristes tuent alors que les migrants sont tués. La différence est grande.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays-Mali