Selon le chef de la majorité présidentielle, l’ancien député de la Commune I et vice-président du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti présidentiel, Boulkassoum Haïdara, que nous avons eu au téléphone, un correspondant de RFI au Mali est allé causer avec lui hier lundi 8 septembre 2014 à son service « Africa-Lab » à Niarela.
Au terme de la causerie, dit-il, le correspondant dont nous taisons le nom a sollicité une interview. Interrogé par rapport au fait que la Primature jusque-là échappe au RPM alors qu’il a aujourd’hui la majorité absolue à l’Assemblée nationale avec ses 75 députés sur 147, Boulkassoum Haïdara dit avoir expliqué à son interlocuteur qu’effectivement l’orthodoxie démocratique voudrait que le Premier ministre soit issu du parti ayant la majorité absolue au parlement au lieu de quelqu’un qui n’a qu’un seul député. Et que même en France, lorsque l’opposition gagne les législatives, le président de la République même s’il ne le veut pas, choisit le Premier ministre dans les rangs de celle-ci.
Le chef de la majorité présidentielle, Boulkassoum Haïdara dit avoir ajouté que mais dans le cas du Mali, le choix de Moussa Mara relève d’un pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, et que son parti, le RPM, respecte ce choix et soutient par conséquent Moussa Mara. Selon Boulkassoum Haïdara, il a bien précisé au correspondant de RFI en question que le parti présidentiel, le RPM, continuera à soutenir le Premier ministre, Moussa Mara, tant que celui-ci bénéficiera toujours de la confiance du chef de l’Etat, et la preuve, c’est que le parti l’a soutenu lors de sa Déclaration de politique générale (DPG) et lors de la motion de censure de l’opposition.
Mais quelle ne fut la surprise de M. Haïdara de constater lors de la diffusion de l’élément ce matin que RFI a préféré livrer une interview tronquée. Tous les propos de l’intéressé n’ayant pas été diffusés, cela a donné un autre sens à l’interview. En effet, tôt ce matin, RFI s’est contentée de faire passer seulement la partie où Boulkassoum Haïdara a dit que « l’orthodoxie démocratique voudrait que le Premier ministre soit issu du parti ayant la majorité absolue au parlement au lieu de quelqu’un qui n’a qu’un seul député. Et que même en France, lorsque l’opposition gagne les législatives, le président de la République même s’il ne le veut pas, choisit le Premier ministre dans les rangs de celle-ci ».
La partie concernant le pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat et le soutien du RPM à Moussa Mara, a donc été sciemment supprimée. RFI s’est même empressée de tirer la conclusion selon laquelle, après l’opposition, c’est désormais le parti présidentiel qui réclame le départ de Moussa Mara.
Pour Boulkassoum Haïdara, RFI n’a fait que diffuser la partie qui l’intéresse. « Moussa Mara sait que je suis parmi ses soutiens. Je profite aussi pour dire qu’il n’a jamais été délogé de la tête de la majorité présidentielle comme le disent certains parce que cette majorité en réalité n’a été constituée que le 7 septembre dernier ».
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