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Moussa Sinko Coulibaly: un Général qui dit Non, ‘‘5 années de transition, c’est 5 années de perdues pour la nation malienne’’

L’ancien ministre de l’Administration territoriale de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, ancien général de l’armée malienne, Moussa Sinko COULIBALY, président de la Ligue démocratique pour le changement (LDC) a brisé les tabous en acceptant de s’ouvrir à notre consœur de Radio Algérie chaine 3.

Entre autres sujets de débat : la crise politique qui secoue notre pays et les perspectives de sortie de la transition qui s’éternise trop à son goût. Sur la question de la confiscation des libertés démocratiques, Moussa Sinko COULIBALY se veut légaliste. Il exige le respect de la Constitution qui doit être, selon lui, un rempart contre la dérive autoritaire et autocratique.
Sur la dissolution des partis politiques
Réagissant aux recommandations des consultations des forces vives qui optent largement pour la dissolution des partis politiques, Moussa Sinko COULIBALY affirme que ‘‘le Mali est une République et nous n’allons pas accepter qu’une dictature s’installe à la tête de l’État.
Aujourd’hui, ce que nous voulons, c’est que la transition se termine et qu’on organise des élections et qu’on revienne à un fonctionnement normal de nos institutions’’. Au même moment, dit-il ‘‘tout ce qu’on constate, tout ce qui est fait, c’est essayer de se maintenir au pouvoir et continuer indéfiniment’’. Pour Moussa Sinko COULIBALY, ‘‘la dérive c’est surtout des ambitions centrées autour des intérêts personnels et qui n’a rien à voir avec l’intérêt du peuple malien’’.
Sur le report des élections jusqu’à la stabilisation totale du pays
Le président de la Ligue démocratique pour le Changement, Moussa Sinko COULIBALY n’est pas de cet avis. Pour lui, ‘‘on aurait accepté cet argument si, pendant les 5 années de transition que nous vivons actuellement, s’il y avait eu des progrès dans le domaine sécuritaire. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Donc pour moi, cet argument ne tient pas. Et quand on fait le constat, la situation, avant la transition, était très difficile, l’insécurité était généralisée. Mais aujourd’hui, le constat est que la situation s’est empirée’’.
Aussi, dit-il, brandir l’argument de la lutte contre le terrorisme, la lutte contre l’insécurité, ne tient pas.
‘‘D’ailleurs c’est cet argument qui nous permet aujourd’hui de dire qu’il faut sortir de la transition pour avoir un pays normal qui va avoir une coopération normale avec tous les pays du monde’’.
Sur le respect des droits et des libertés démocratiques
Pour Moussa Sinko COULIBALY, les regroupements et les manifestations en cours dans le pays indiquent que ‘‘le peuple est désormais en train d’exprimer, clairement, sa volonté de voir la transition finir. Le peuple est en train d’exprimer clairement sa volonté d’un retour à l’ordre constitutionnel. Le peuple est en train d’exprimer clairement son attachement à la démocratie. Comme c’est une expression sincère, je pense qu’il serait sage de la part des acteurs de la transition d’écouter la voix du peuple’’.
L’ancien ministre de l’Administration pense que le mouvement qui est en train de s’étendre à tout le pays est la preuve de l’attachement des Maliens au respect des institutions de la République, leur attachement à la démocratie, leur attachement aux libertés fondamentales. Il pense qu’aujourd’hui la majorité, l’écrasante majorité, de la population malienne se retrouve dans ces revendications.
Sur la longueur excessive de la transition
Pour Moussa Sinko COULIBALY, on a fait perdre au peuple malien ‘‘5 années dans un pays où, même quand il y n’a pas de problème majeur, chaque jour de perdu est une perte énorme pour l’économie nationale, pour tous les défis auxquels nous devons faire face, l’école, les routes, l’agriculture, la santé, etc.
Le président de la Ligue démocratique pour le changement, qui est aussi un finobservateur de la situation de la nation, fait le constat implacable qu’‘‘aujourd’hui, presque tous les hôpitaux sont à l’arrêt, Aujourd’hui les routes ne sont plus entretenues. L’école, à cause de l’insécurité, est fermée dans beaucoup de régions. Mais aussi dans les régions où ça fonctionne, on a des difficultés pour payer les redevances, les subventions pour les écoles. On a du mal à payer les salaires des enseignants. Donc, aujourd’hui, 5 années de transition, c’est 5 années de perdues pour la nation malienne’’.
Or, pour lui qui a déjà géré une transition, ‘‘une fois que les institutions cessent de fonctionner normalement et qu’on rentre dans une crise, il faut tout faire pour en sortir le plus rapidement que possible et remettre les institutions sur les rails. Donc une transition qui dépasse 18 mois, ce n’est plus raisonnable. Et aujourd’hui, on se retrouve dans une situation où, c’est-à-dire, que certains se sont installés dans cette transition et pensent qu’il faut y rester éternellement’’.
Sur les solutions de sortie de crise
Même si comparaison n’étant pas raison, Moussa Sinko COULIBALY ‘‘pense que tout est possible et tout peut se passer dans notre pays. Mais, la chance qu’on a, c’est qu’on a vécu 1991, et qu’aujourd’hui, on a tous les moyens d’éviter ça. Il ne faut rien écarter, mais il n’est pas encore tard pour éviter ce scénario. Surtout pour les responsables de la transition aujourd’hui.
C’est eux qui ont les leviers du pouvoir, c’est eux qui ont décidé qu’on ne va pas sortir de la transition, ils ont les outils pour calmer le jeu et aller vers les élections permettant aux Maliens de choisir librement et légitimement de nouveaux dirigeants’’.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info Matin
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