Par un décret lu sur les antennes de l’ORTM, le président de la Transition, le général Assimi Goïta a définitivement scellé, mardi 13 mai 2025, l’abrogation de la charte des partis politiques et du statut de l’opposition. Une décision controversée mais assumée, qui marque la fin d’un système partisan jugé pléthorique et inefficace. Place désormais à la refondation d’une nouvelle architecture politique au service de l’intérêt national.
La page est définitivement tournée. Ce mardi 13 mai 2025, dans un sobre mais solennel flash spécial diffusé sur la télévision nationale, le gouvernement malien a scellé le sort d’un pan entier du paysage politique malien. Par décret présidentiel, le général d’armée Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’État, a promulgué la loi abrogeant la charte des partis politiques de 2005 ainsi que celle portant statut de l’opposition politique.
Annoncée une semaine plus tôt en Conseil des ministres, puis adoptée à une écrasante majorité par le Conseil national de Transition (CNT), cette décision, historique à plus d’un titre, vient formaliser ce que beaucoup, à Bamako comme en province, appellent déjà « la rupture du siècle ». Une rupture avec un multipartisme jugé depuis longtemps pléthorique, improductif, et gangrené par des alliances de circonstance, nourries davantage par la course aux financements publics que par la défense d’une quelconque vision nationale.
Un système à bout de souffle
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Près de 300 partis politiques recensés, dont une grande partie ne vit que sur le papier. Des coalitions de façade, des chefs de file plus préoccupés par les calculs électoraux que par l’intérêt général. Depuis plusieurs années, l’opinion publique malienne, lassée par les crises politiques à répétition et les querelles d’appareil, dénonçait l’instrumentalisation de la démocratie par des élites souvent coupées des réalités du pays profond.
C’est ce constat qui a nourri les travaux des forces vives de la Nation, réunies à Bamako fin avril. Leurs recommandations, sans ambiguïté, appelaient à une refondation totale du système partisan. Le CNT n’aura mis que quelques jours à s’y conformer. Assimi Goïta, en posant ce mardi sa signature au bas du décret d’abrogation, en a assuré la mise en œuvre.
Vers une nouvelle architecture politique
Quelles suites désormais ? Le gouvernement promet l’élaboration prochaine d’une nouvelle charte politique, plus exigeante, plus représentative. Exit les partis de salon sans ancrage populaire. Place à des regroupements solides, structurés, capables de porter une vision à long terme.
D’ici là, le régime reste maître du jeu. Les formations existantes sont suspendues, les ambitions des uns et des autres mises en sourdine. Pour combien de temps ? Le pouvoir garde le silence. Mais une chose est sûre : le Mali vient d’entrer dans une nouvelle ère politique.
La rédaction