Le monde, tel que nous le connaissions, serait-il en train de changer de manière durable sous nos yeux incapables peut-être d’en déceler les signes ?
À y regarder de plus près, l’on serait tenté de hocher la tête de manière approbative. Car oui, l’ordre mondial n’est pas une donnée préétablie et immuable. Il obéirait à une loi cyclique. Ainsi, tous les 80 ans, des bouleversements profonds surviennent.
Qu’arrive-t-il donc à notre Monde ? La montée d’un repli sur soi certain, d’un mépris souverain envers autrui de la part de pays pourtant réputés progressistes et libéraux, montreraient une réalité longtemps occultée des sociétés modernes. Après tout, pourquoi se soucierait-on du devenir socio-politique et/ou sécuritaire de telle ou telle nation ? Chaque pays devrait être capable de se gérer et de faire face à ses défis et problèmes. De plus en plus de fronts s’ouvrent contre l’Immigration clandestine, l’Islamisme mais aussi entre pays voisins et frères tous deux dotés d’armes nucléaires. De plus en plus, l’on se rend compte que le monde contemporain pourrait changer de manière radicale.
La capitulation de l’Allemagne Nazie le 07 mai 1945 à Reims eut comme conséquence, au-delà de la fin de la seconde guerre mondiale et de l’horreur commise par une partie de l’Humanité, une reconfiguration de l’ordre mondial. Cet ordre fut le prélude à celui contemporain composé en grandes partie de l’Organisation des Nations-Unies constituée du Conseil de Sécurité et des autres chambres et démembrements de l’Institution. Aussi, les gagnants de la guerre, USA, France, Grande-Bretagne et Russie (ex-URSS) se virent doter du droit de Veto. La Chine rejoindra le quatuor fort de son potentiel démographique et économique. À partir de cette date, peu à peu, le monde a changé. Il est devenu durant de longues années bipolaire pendant la période de la guerre froide et ensuite avec la chute du mur de Berlin, dernier vestige d’un temps désormais révolu, les USA étaient quasiment la puissance absolue de la planète.
Une puissance américaine qui s’est dessinée beaucoup plus tôt, 80 années en arrière á partir de la fin de la seconde guerre mondiale. La guerre de sécession ou la guerre civile prenait en Amérique mettant fin à l’esclavage et plaçant les États-Unis sur une voie qui allait élargir les libertés démocratiques pour tous les Américains. C’était le 09 avril 1865, et l’esprit du Rêve américain trouve une partie de ses racines dans cette époque. Mais il faudrait remonter en 1785 pour voir naitre un des instruments les plus puissants de la domination américaine, le Dollar. Le 6 juillet 1785, le Congrès continental établit le dollar comme monnaie officielle des États-Unis nouvellement créés, ouvrant la voie à un système monétaire national.
Un nouvel échiquier mondial
Le découplage économique entre les États-Unis et la Chine s’accentue, marquant un tournant historique dans les relations globales. Le durcissement des droits de douane et la paralysie des négociations bilatérales laissent entrevoir une fracture durable.
Parallèlement, la suspension du partage de renseignements militaires avec l’Ukraine souligne un recentrage stratégique de Washington.
Ce retrait met à nu les limites de l’influence américaine et fragilise les coalitions traditionnelles. L’absence de leadership clair crée un vide que d’autres acteurs cherchent à combler.
Le nouveau visage de la puissance mondiale se dessine déjà hors du giron états-unien.
Le retrait américain : atout ou handicap ?
Sous couvert de recentrage intérieur, les États-Unis redéfinissent leur rôle sur la scène internationale. Ce revirement, perçu comme isolationniste, suscite l’inquiétude des partenaires historiques. L’ONU elle-même s’alarme de ce désengagement, craignant une érosion des normes multilatérales.
Le gel de l’aide et la suspension de programmes d’intelligence affaiblissent la résilience des alliés face aux crises.
À terme, l’absence d’un contrepoids américain stable pourrait favoriser des visions plus radicales. Le commerce et la sécurité globale risquent ainsi de se fragmenter selon des logiques concurrentes.
L’ascension d’autres puissances et la diversité des récits
Profitant de l’affaiblissement américain, la Chine accélère ses initiatives en Afrique et en Asie. Le financement de routes, de ports et d’infrastructures engage des pays comme le Nigeria et le Kenya dans de nouvelles dépendances.
Cet engagement s’accompagne d’une diplomatie culturelle qui valorise des narratifs historiques propres à chaque région.
Beijing multiplie les visites officielles en Asie du Sud-Est, illustrant son offensive diplomatique mondiale.
Derrière chaque projet se profilent des sensibilités mêlant mémoire coloniale et aspirations contemporaines. Comprendre ces récits locaux devient clé pour négocier un ordre mondial véritablement inclusif.
Ahmed M. Thiam