Le ministère de l’Elevage et de la Pêche, avec l’appui technique et financier du Bureau interafricain des ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA),a organisé, le jeudi dernier, dans la salle de conférence de la DFM du ministère de l’Agriculture, sis sur la route de Koulouba, un atelier dont l’objet principal était de lancer la Plateforme apicole nationale du Mali.
La cérémonie d’ouverture des travaux de deux jours était présidée par le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Ly Taher Dravé. On y notait également la présence du représentant de UA-BIRA, Norbert Mbahin ; du Directeur national des productions et des industries animale (DNPIA), Amadou Dembélé, et des apiculteurs venus des grandes zones de production de miel, à travers le pays.
Dans sa présentation, M. Dembélé a rappelé que les grandes zones de production de miel au Mali sont les régions de Sikasso, Ségou, Kayes et une partie de Mopti.
Aussi, a-t-il révélé, le Mali produit 1500 tonnes de miel et 100 tonnes de cire par an.
Cependant, regrette-t-il, le secteur apicole connait un certain nombre de difficultés relatives à l’organisation des producteurs ; aux problèmes de production et de commercialisation ; au manque de suivi et de contrôle et l’absence d’une politique nationale en la matière.
C’est pourquoi, le directeur de la DNPIA espère qu’à la sortie de cette rencontre, les producteurs puissent se comprendre et mettre en place une stratégie pour accroitre le développement de la production du miel au Mali.
Pour sa part, le représentant de l’UA-BIRA, Norbert Mbahin, a appelé les producteurs à changer leur habitude et à prendre soin des abeilles, si bien que la sécurité alimentaire du monde entier en dépend de leur survie.
« Si nous ne prenons pas soin des abeilles, nous serons en train de creuser notre propre tombe sans nous en rendre compte. Parce que les abeilles sont responsables de la production de 70% de tout ce que nous mangeons grâce à la polluassions », a affirmé le représentant de l’UA BIRA.
Il a ajouté également que l’Union africaine intervient dans ce projet à cause de la sécurité alimentaire de l’Afrique et ce qu’elle peut tirer comme ressources à travers l’apiculture.
Le représentant de l’UA-BIRA a invité les acteurs à se retrouver pour parler des difficultés de l’apiculture afin d’améliorer et faire avancer cette pratique qui génère plus de 200 milliards de dollars par an.
« L’UA veut aider les acteurs à se mettre ensemble et se connaitre pour que le miel coule au Mali comme le fleuve Niger », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Ly Taher Dravé, quant à elle, a mis l’accent sur les intérêts multiples de l’apiculture dans notre pays. A son avis, ces intérêts sont à la fois écologiques, économiques, alimentaires et thérapeutiques.
L’apiculture, selon elle, constitue une activité économique non négligeable, génératrice d’emplois et de revenus. C’est pourquoi elle a soutenu que pour accroitre la production et améliorer la qualité du miel et de la cire, le gouvernement a mis l’accent sur l’amélioration des techniques de production et de récolte, ainsi que la transformation, le conditionnement du miel ainsi que l’organisation et l’équipement des apiculteurs.
Le ministre de l’Elevage et de la Pêche a insinué qu’il est indispensable de mettre en place une Plateforme apicole nationale pour assurer une grande visibilité et lisibilité aux actions du secteur apicole avec l’implication de toutes les parties prenante.
« Cette Plateforme aura pour objectif de contribuer au développement de l’apiculture pour faciliter la mobilisation des acteurs, la mise en œuvre des décisions de la Plateforme Apicole africaine. Aussi, elle pourra rassembler et coordonner les acteurs et les intérêts des parties prenantes en tant que mécanisme national», a-t-elle affirmé.
En conclusion, a rappelé madame le ministre, les statistiques estiment le cheptel apicole au Mali à 500 000 colonies d’abeilles.
Par Modibo Koné et Memadjilem Nadjilar Evelyne