Le bras de fer entre la Cma et l’équipe de médiation internationale se poursuit. Les tractations pour faire fléchir la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) à parapher le préaccord d’Alger ont une nouvelle fois échoué. Cependant, la médiation qui ne veut plus reculer, a fixé la signature finale pour le 15 mai prochain.
Après avoir annoncé le paraphe de la Coordination des mouvements de l’Azawad pour le 15 mars dernier et obtenu la participation des différentes parties impliquées dans la crise du Nord du Mali, l’équipe de médiation dirigée par l’Algérie a encore buté sur le refus catégorique des rebelles. Deux jours deux tractations et de discussions informelles n’ont pas permis de faire changer la position de la Cma. Les groupes indépendantistes, trop privilégiés et décidés à en découdre avec la Communauté internationale, n’ont pas bougé d’un iota.
Les sécessionnistes veulent encore rouler les diplomates internationaux dans la farine. «La position de la Cma n’a pas changé. Nous demandons des discussions avec les autres parties avant de parapher l’accord», a déclaré un responsable du Mnla, membre de la Cma. Un autre responsable de la Coordination, membre cette fois-ci de la Cpa (Coalition des peuples de l’Azawad) disait le même jour ceci : «La Cma tiendra des concertations d’ici la fin du mois. À la suite de ces rencontres, elle donnera sa position sur la signature du 15 mai». Il ajoute que «rien n’est à exclure». Des déclarations contradictoires qui en disent long sur les convergences de vue au sein de ce regroupement.
L’exaspération de la médiation internationale
En tout cas, la médiation qui ne voulait pas faire face à un nouveau blocage, a fixé la signature définitive de l’accord de paix au 15 mai prochain à Bamako. «Cette décision de la médiation montre son exaspération», affirme beaucoup d’observateurs. Selon eux, l’équipe de médiation internationale n’exclut pas pour autant la Cma. Au contraire, elle lui donne encore du temps pour changer de décision.
Les analystes estiment aussi que la médiation va tenter de jouer sur les divisons qui sont au sein de la Cma pour parvenir à la signature finale. En effet, à l’intérieur de la Coordination, deux tendances se sont créées depuis quelques semaines : les radicaux ou ceux qui réclament urbi orbi la création d’un territoire avec un statut politique et juridique qu’ils appelleraient «Azawad». Et les modérés, ceux qui ne sont pas hostiles à la signature de l’accord en l’état. L’équipe de médiation veut profiter de ces divergences pour ramener certains mouvements dans le processus. Parviendra-t-elle ? C’est la grande question.
Le Mali et la France se réjouissent de la décision de la médiation
D’ores et déjà, le gouvernement du Mali et la France se sont réjouis de cette décision. De retour d’Alger, le ministre malien des Affaires étrangères a déclaré lors d’une conférence de presse que «le processus est maintenant dynamique». Pour Abdoulaye Diop, «le train a quitté la gare, il faut qu’on avance». «Nos frères qui voudront l’embarquer, pourront le faire», a-t-il ajouté. La France, à travers son ministre des Affaires étrangères a déclaré que «toutes les parties sont invités à signer l’accord le 15 mai à Bamako».
SORO
Source: Le Katois