Des dizaines de milliers d’Ethiopiens ont participé mercredi à Addis Abeba à une manifestation organisée par le pouvoir contre le groupe Etat islamique, responsable de l’exécution de 28 chrétiens éthiopiens en Libye, a constaté un journaliste de l’AFP.
Le rassemblement visait à canaliser l’émotion et la colère suscitées par le meurtre des ressortissants éthiopiens par le groupe jihadiste.
Mais de petits groupes de manifestants en ont profité pour exprimer leur colère envers les autorités, dans un pays où toute contestation est sévèrement réprimée.
La foule a commencé à se rassembler au petit matin, pour finalement largement déborder de Meskel Square, la place centrale de la capitale éthiopienne.
Une grande partie des manifestants ont répondu à l’appel des comités de quartier, relais locaux du pouvoir, et portaient des pancartes sur lesquels on pouvait lire l'”EI n’est pas l’islam” ou “Notre paix et notre unité ne seront jamais brisées par les extrémistes”.
L’Ethiopie compte environ deux tiers de chrétiens et un tiers de musulmans.
Malgré une présence policière massive, des slogans hostiles au gouvernement se sont aussi fait entendre. “Nous sommes fatigués des discours et de la propagande. Nous voulons des actes ! Vengeance pour nos frères !”, criait un groupe de jeunes, rapidement entouré par un cordon de police.
“Nos frères ont été assassinés. Le gouvernement doit faire quelque chose. Leur sang n’est pas le sang d’animaux”, a encore affirmé Anteneh Tefera, un jeune manifestant.
Conscient de l’émotion populaire, à seulement un mois d’élections générales, les autorités éthiopiennes ont promis d’aider à rapatrier les migrants qui se trouvent encore en Libye et donné consigne à leurs ressortissants de ne plus chercher à se rendre dans les zones où le groupe Etat islamique est actif.