Les parents de Jérémie Bellanger et de Fannie Blancho sont de retour en Bolivie. Ils doivent assister ce lundi à l’ouverture du procès des quatre Boliviens accusés d’avoir assassiné leurs enfants, il y a plus de trois ans. Jérémie et Fannie étaient en voyage en Bolivie lorsqu’ils ont disparu près de la frontière brésilienne. Les corps des deux jeunes n’ont jamais été retrouvés. Report ou pas, les familles espèrent enfin connaître la vérité, plus de trois ans après les faits. RFI les a rencontrés à La Paz.
Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
Jérémie et Fannie, âgés de 25 et 23 ans et originaires de Nort-sur-Erdre en Loire-Atlantique, effectuaient un voyage d’un an en Amérique latine, quand ils ont disparu le 29 août 2010 à Guayaramerin. Cette petite ville située à la frontière brésilienne est un lieu privilégié des trafiquants d’armes et de drogue.
Selon les éléments d’enquête rendus publics, les deux jeunes gens se seraient rendus dans la nuit du 28 au 29 août 2010 dans la ferme du principal suspect, Jaime Martinez. Les assassinats de Fannie, puis de Jérémie, auraient eu lieu à l’issue d’une tentative de viol.
Dans la chemise rouge qui ne les quitte jamais, les parents conservent des photos de Fannie et Jérémie. Ils continuent de les montrer aux médias qui couvrent l’affaire. Pour la mère de Jérémie, Cécile Blanloeil, le temps s’est arrêté au 29 août 2010.
« Depuis le début de l’affaire, on est tout le temps dedans, confie-t-elle. Même si on est rentré en France, si on a repris le travail, notre vie est restée suspendue depuis 2010. Impossible de se dire qu’on va laisser tomber et reprendre notre vie. C’est évident qu’il faut aller jusqu’au bout. »
« Faire un deuil réel »
Aller jusqu’au bout: cela signifie connaître enfin la vérité, avant même d’obtenir une éventuelle condamnation, comme le souligne le père de Jérémie.
« Nous espérons que les accusés, qui pour l’instant nient les faits, finissent au moins par dire ce qu’il s’est passé ce jour-là précisément, la raison de leur geste également, explique Patrick Bellanger. Et ce qu’ils ont fait des corps. Nous souhaitons retrouver Fanny et Jérémie pour enfin faire un deuil réel ».
Les familles françaises vont encore une fois demander le dépaysement du procès vers une plus grande ville que celle de Santa Ana, d’où est originaire la famille du principal accusé, Jaime Martinez.
rfi
