Le procès tant attendu de l’affaire dite « achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires » a été brièvement ouvert hier, 17 septembre 2024, avant d’être renvoyé au mardi 24 septembre 2024. Ce report a été ordonné par la Cour d’assises spéciale de Bamako, en raison de la situation sécuritaire tendue qui règne dans la capitale malienne, notamment après l’attaque terroriste contre l’école de gendarmerie de Faladié.
Bamada.net-Le président de la Cour, Bamassa Sissoko, a fait son entrée aux alentours de 13h, accompagné de ses conseillers. Dès l’ouverture de la séance, le procureur général Kokè Coulibaly a pris la parole pour solliciter le renvoi du dossier, évoquant les difficultés rencontrées pour extraire les accusés de leur lieu de détention en raison des récents événements sécuritaires. Il a exprimé ses regrets devant un public venu en nombre pour assister au procès, ajoutant : « Nous avons eu tous les maux du monde pour les extraire de leur lieu de détention avec les événements récents et nous présentons nos excuses au public venu nombreux pour assister le procès ».
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Quatre accusés étaient présents à l’audience : Mme Bouaré Fily Sissoko, ancienne ministre de l’Économie et des Finances ; Mahamadou Camara, ex-directeur de cabinet du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ; le colonel Nouhoum Dabitao et le général Moustapha Drabo. Le procès les oppose à l’État dans une affaire qui remonte à l’acquisition controversée d’un avion présidentiel et de matériel militaire, marquée par des soupçons de malversations financières.
L’ex-ministre Bouaré Fily Sissoko, incarcérée depuis trois ans, a fait son entrée dans la salle d’audience avec un air serein, vêtue d’un bazin bleu ciel. Elle a échangé des poignées de mains avec ses proches présents sur les lieux, affichant une attitude combative. Les autres accusés, Mahamadou Camara, Nouhoum Dabitao et Moustapha Drabo, sont arrivés peu de temps après. L’audience a finalement débuté à 13h40, mais a rapidement été suspendue à la demande conjointe du Parquet et de la défense, qui ont tous deux plaidé pour un renvoi du procès.
Le dossier est complexe et implique plusieurs autres personnalités, dont Moustapha Ben Barka, Soumaïla Diaby, Nouhoum Kouma, Amadou Kouma, Sidy Mohamed Kagnassy et Marc Gaffajoli. Ces derniers sont accusés de « faux en écriture, usage de faux, atteinte aux biens publics, corruption, trafic d’influence et favoritisme ». Toutefois, il est important de noter que l’action publique contre Soumeylou Boubèye Maïga, également mis en cause dans cette affaire, a été éteinte en raison de son décès.
La décision de la Cour de renvoyer le procès au 24 septembre 2024 offre un sursis aux accusés, mais ravive également l’attente du public et des observateurs, qui espèrent que cette affaire emblématique de la gouvernance sous l’ancien président IBK trouvera un dénouement judiciaire. Le report de ce procès montre une fois de plus l’impact de la situation sécuritaire sur les institutions judiciaires du pays, déjà confrontées à de nombreux défis.
La prochaine audience s’annonce cruciale, car elle pourrait ouvrir une nouvelle phase dans cette affaire qui, au-delà des accusations, soulève des questions de gouvernance et de gestion des ressources publiques au Mali.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net