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Dossier de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires : SBM et Mme Bouaré Fily Sissoko écroués

L’ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubeye Maïga, et celle de l’Économie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, ont été placés hier, jeudi 26 août 2021, sous mandat de dépôt par la Chambre d’accusation de la Cour suprême dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et d’équipements militaires. Les autres personnalités civiles et militaires impliquées dans ladite affaire seront-elles aussi écrouées dans les jours à venir ?

« La cour suprême a défensivement statué sur le dossier de l’acquisition des équipements militaires. Il est clos », a déclaré le ministre de la Défense et des Anciens Combattants (aux moments de l’acquisition des équipements militaires) et ancien premier ministre d’IBK, Soumeylou Boubeye Maïga, sur les antennes de Renouveau TV. Cette sortie de l’ancien premier ministre d’IBK a certainement causé de problèmes non seulement à lui mais aussi à certains de ses collaborateurs.

Convoqué ce jeudi par un magistrat de la Cour suprême pour être entendu, l’ancien chef du gouvernement du président Ibrahim Boubacar Keïta, Soumeylou Boubeye Maïga, a été placé sous mandat de dépôt. Les possibles raisons de son inculpation : l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Dans ces deux dossiers, les rapports du vérificateur général avaient fait cas des surfacturations et de nombreuses anomalies.

En plus de celui que les intimes surnomment tigre, l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko a été, elle aussi, placée sous mandat de dépôt le même jour, hier jeudi 26 août 2021.

Il faut rappeler qu’après la sortie de Soumeybou Boubeye Maïga annonçant le classement sans suite des dossiers de l’achat d’avion présidentiel et d’équipements militaires, le procureur général de la Cour suprême a déclaré : « L’information que chacun d’entre nous a entendu et selon laquelle les dossiers liés aux affaires criminelles, crimes commis lors de l’achat de l’avion présidentiel et lors de l’achat d’importants équipements et de matériels destinés aux FAMa, que ces crimes auraient fait l’objet de classement sans suite. Je m’inscris en faux contre cette information. Ce n’est pas de la bonne information, c’est une contre-vérité. Et je m’en vais donc apporter l’éclairage nécessaire. Le dossier n’est pas classé sans suite, les enquêtes sont en cours et les responsables seront traduits devant la justice »

Ces personnalités pourront-elles être jugées alors que la Haute cour de justice n’est pas fonctionnelle ?

A ceux qui pensent que le dossier concernant l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires est clos parce que la Haute Cour de Justice ne fonctionne plus, le procureur général de la Cour suprême donne une réponse claire. Selon lui, il y a une jurisprudence de 1980 qui permet d’envoyer ces personnalités devant la Cour d’Assises.

« Que la haute cour de justice soit fonctionnelle ou pas, le travail de l’instruction continuera à la cour suprême. Le fait que nous n’avons pas de haute cour de justice ne signifie que nous ne devons rester dans l’impunité, parce que au bout de dix ans, si les affaires ne sont pas jugées, ils sont prescrits. On ne peut plus les poursuivre », a-t-il expliqué. Pour le Procureur général, puisqu’on ne peut pas saisir la Haute Cour de Justice qui n’est pas fonctionnelle, on revient dans le droit commun. « On les (membres gouvernementales impliqués dans cette affaire) fait bénéficier du privilège de juridiction. Au niveau de la Cour suprême, on a deux chambres d’instruction. Et après on les traduit devant la cour d’assise parce que la haute cour de justice ne peut pas fonctionner. Cette jurisprudence avait été tranchée depuis les années 1980 et c’est ce que nous respectons. Si on laisse comme ça, non seulement l’opinion publique ne comprendra pas cette attitude d’attentisme de notre part mais encore les faits seront prescrits », a déclaré le procureur général de la Cour suprême, Mamoudou Timbo.

Les autres personnalités impliquées dans cette affaire, seront-elles aussi écrouées dans les prochains jours ? En tout cas, la justice malienne semble être déterminée à mettre fin à l’impunité.

L’avocat de l’ancien premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga a réagi sur RFI. Il a parlé de l’instrumentalisation de la justice « pour faire une chasse aux sorcières ». « Sur le plan juridique, lui-même a dit que des contre-vérités, parce que si le procureur de la République ne peut pas poursuivre ni classer cette affaire, lui-même, procureur général près de la cour suprême, ne peut ni poursuivre ni classer l’affaire. Il doit la transmettre au président de l’Assemblée nationale et c’est l’assemblée nationale qui vote résolution de mise en accusation. Donc le procureur général ne peut pas poursuivre dans cette affaire. Il confond deux choses : les infractions commises dans l’exercice de la fonction ministérielle et les infractions commises hors la fonction ministérielle. C’est une instrumentalisation de la justice pour faire la chasse aux sorcières. », a laissé entendre Me Kassoum Tapo.

Boureima Guindo

Source: LE PAYS

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