A la Cour pénale internationale, le procès du jihadiste accusé d’avoir détruit des biens culturels de Tombouctou au Mali se poursuit. Au deuxième jour du procès, mardi 23 août, la parole était à un témoin représentant les victimes. Son identité n’a pas été révélée pour assurer sa protection. Il répondu notamment aux questions du bureau du procureur sur la ville de Tombouctou et les mausolées détruits.
Aux environs de 13h, temps universel, le témoin invité à s’exprimer à la barre, par l’accusation, a fait son entrée dans la salle d’audience de la CPI.
La Cour, qui ne lésine pas sur les mesures de sécurité, commence par une audition à huit clos de près d’une heure. Puis on entend enfin le témoin. La voix brouillée, le visage flouté, il s’exprime au non des victimes des destructions de mausolées par Ahmad Al Faqi Al Mahdi.
Pour sa première prise de parole, le témoin explique à la barre l’importance culturelle de Tombouctou dans le patrimoine malien et mondial. Puis il aborde l’aspect religieux, arguant que la destruction des mausolées a porté atteinte spirituellement aux croyants de la ville. Pour lui, Tombouctou est une place forte de l’islam. « La ville a joué un rôle très important dans l’expansion de l’islam en Afrique de l’Ouest » avance-t-il. Une position qui, selon lui, aggrave le geste d’Al Mahdi.
Interrogé sur sa réaction et celle des habitants de Tombouctou après la destruction des mausolées, le témoin répond « Les populations locales ont immédiatement protesté. On a voulu atteindre psychologiquement les Tombouctiens. »
Le procès se poursuivra ce mercredi, avec une nouvelle intervention de l’accusé Al Mahdi ou de ses avocats.
On aimerait bien que ce soit fait à Tombouctou, devant nous tous, devant la majorité des musulmans de Tombouctou. C’est eux qui doivent le juger. Parce que ça a été fait à Tombouctou, tout ce qu’il a fait. (…) On aimerait avoir des explications.
Source : RFI