«La feuille de consultation initiale a été, unilatéralement, violée par le gouvernement». C’est en ces termes qu’Eli Diarra, le maire de la Commune urbaine de Koulikoro, justifie la réticence des Koulikorois, à l’encontre du projet.
«Nous voulons une prison de Koulikoro à Koulikoro et non une prison de Bamako à Koulikoro». Un peu confuse cette phrase. Pourtant, pour la délégation gouvernementale, cette déclaration du maire était aussi limpide que l’eau de roche. Et en guise de réponse, de bonne réponse, le gouvernement a dû réviser son projet de «construction et d’équipement de la nouvelle maison d’arrêt de Bamako à Souban (Koulikoro)». Comme annoncé par le Conseil des ministres du 22 février dernier.
En effet, ce jour-là, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant approbation du marché relatif aux travaux de construction et d’équipement de la nouvelle maison d’arrêt de Bamako à Souban (Koulikoro). Le marché est attribué à Entreprise et Commerce général Fodé COULIBALY (ECGF) pour un montant de 8, 897 milliards FCFA pour un délai d’exécution de 24 mois.
Contre toute attente, le gouvernement décide de construire sa prison, non plus à Souban, mais à Kayo, un autre quartier de la commune urbaine de Koulikoro. Pour les populations, pas question. Elles soupçonnent l’Etat de vouloir ériger deux prisons dans leur ville. C’est trop. Surtout que la promesse du candidat IBK de réhabiliter l’Huilerie Cotonnière du Mali (HUICOMA) peine à se concrétiser. Et hasard du calendrier, l’Etat éjecte 8 milliards FCFA dans une prison au moment où les ex employés de l’Huicoma campent à la Bourse du travail pour leurs indemnités de licenciement estimés, aussi, à 8 milliards FCFA.
Il y a deux semaines, une délégation de l’ex équipe gouvernementale conduite par le ministre de l’Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, a fait le déplacement à Koulikoro. Incognito. A l’issue des échanges, le gouvernement a su raison gardée. Désormais, on parle plus de la «construction de la nouvelle maison d’arrêt de Bamako à Souban» mais de «l’extension et de la réhabilitation» de la maison d’arrêt de Souban.