Au Mali, on attend toujours les résultats du second tour de l’élection présidentielle. Il y a 15 jours, le ministère de l’Administration territoriale les avait publiés cinq jours après le premier tour. Il y a une semaine ce ministère a également rendu publics les résultats bureau de vote par bureau de vote. Ces résultats détaillés, qui n’ont pas de valeur juridique, rappelle le site internet du ministère, ont été analysés par une mission d’observation nationale. Dans un rapport publié en début de semaine, la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali, la Cocem, questionne quelques chiffres.
Parmi les observations de la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali, on trouve notamment les résultats élevés de certains candidats. Au premier tour, Ibrahim Boubacar Keita obtenait 100% des suffrages dans 110 bureaux de vote. Dans six autres, c’est son principal adversaire Soumaïla Cissé qui faisait, lui aussi, carton plein.
Ces 100% émanent de cercles du centre et du nord du pays comme Goundam, Gourma Rharous, Bourem, Ménaka ou Gao. Sur les 12 cercles cités par la Cocem, la moitié avaient connu des perturbations le jour du vote selon la liste publiée par le ministère de l’Administration du territoire.
Plus largement, dans environ 1 300 bureaux, 80% des voix étaient allouées à un seul candidat. Ainsi, IBK obtient au moins 80% dans plus de 1 000 bureaux, Soumaïla Cissé dans 152, Aliou Diallo dans 66.
Mais au total, ces bureaux aux scores élevés ne représentent que 200 000 voix sur les 3 220 000 suffrages exprimés. Il faut également préciser que l’ensemble de ces constatations de la Cocem ne concernent que 6,3 % des bureaux de vote.
Dernier point d’interrogation soulevé par la mission d’observation, dans le cercle de Tin-Essako et dans certaines circonscriptions à l’étranger, comme Brazzaville ou Luanda, le nombre de votants est supérieur au nombre de cartes d’électeur distribuées.
RFI