La France a longtemps cherché pour le Mali, un candidat qui a la stature d’homme d’Etat, qui a l’expérience de la gestion de l’Etat, qui n’a pas trempé dans des affaires de corruption ou de narcotrafic, qui a le plus les faveurs de l’opinion publique malienne, un homme capable de tenir l’Etat et de susciter le respect de l’armée dont il sera le commandant en chef, mais en même temps quelqu’un de taillable et corvéable à merci.
Constatant qu’aucun des candidats potentiels ne remplissait tous ces critères en même temps, les autorités françaises furent confrontées à un véritable casse-tête chinois, surtout qu’il serait hasardeux voire suicidaire de devoir se résigner à ne pas avoir un candidat et à laisser le jeu se dérouler librement. Ce qui ouvrirait un boulevard aux candidats détenteurs de puissances financières représentant en général le cumul de plusieurs années de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite ou même le produit d’un vaste trafic de drogue. La France a fini par pencher vers IBK dont le profil était le plus proche du portrait-robot établi, avec la souplesse de caractère en moins et sa proximité quelque fois gênante avec les militaires ex-putschistes. Selon notre source bien introduite dans les sphères de l’Etat français, IBK avait certes les faveurs sentimentales et idéologiques du Président Hollande, mais le soutien actif à la candidature de Soumaïla Cissé de certains chefs d’Etat de la CEDEAO et non des moindres dont Mr Ouattara de la Côte d’Ivoire, Mr Compaoré du Burkina et Mr Macky Sall du Sénégal, a retardé la décision de la France quant à la position officielle mais privée à adopter lors de la Présidentielle du 28 Juillet 2013.
L’intervention sans appel d’un ministre français très proche d’IBK et très influent du fait du caractère hautement stratégique du département ministériel dont il a la charge, en ces termes « Si la France souhaite avoir à la tête de l’Etat malien, un homme d’Etat expérimenté et de caractère capable de relever les institutions, d’assurer l’unité des maliens et ayant les capacités de commander l’armée, alors c’est IBK cet homme. Si la France souhaite avoir à la tête de l’Etat malien un homme faible, un homme corrompu, un narcotrafiquant ou un inconnu, alors il faut chercher cet homme parmi les autres candidats……. » a tranché net la question qui était en discussion. Une fois ces mots prononcés, Mr Hollande a immédiatement informé le Président Ouattara et lui a demandé de recevoir le candidat IBK et de le soutenir à la limite du possible et d’être son interlocuteur auprès des autres chefs d’Etat.
La realpolitik dictée par la sagesse et le pragmatisme a fini par prévaloir au niveau du choix de la France et de certains chefs d’Etat africains qui ont mis en avant surtout la refondation de l’Etat et la restauration de l’unité nationale du Mali.
Notre source nous indique par la même occasion qu’IBK devrait se rapprocher du chef du quai d’Orsay, Mr Laurent Fabius, pour verrouiller cette heureuse décision, du fait que lui n’avait montré aucune préférence et qu’il pourra personnellement veiller, pour les neutraliser, sur l’attitude et les démarches résiduelles des chefs d’Etat africains dont surtout le Pr Ouattara dont le soutien était au début acquis à Soumailé Cissé .
IBK serait alors le candidat par défaut de la France, qui a le plus emporté l’adhésion du Président Hollande, même si sa proximité avec les militaires putschistes a longtemps joué en sa défaveur. Pour dire que quand ton heure est arrivée, tout te sourit.
Avec le soutien tacite d’un nombre important de religieux, avec celui de l’armée, avec le soutien de la France, avec le soutien surtout d’une large frange de la population malienne qui n’a pas pardonné aux caciques proches d’ATT d’avoir plongé le Mali dans le chaos, IBK est parti pour rempoter cette présidentielle dès le premier tour si de grosses erreurs ne sont pas commises en chemin. Souhaitons qu’il soit le Président qui relèvera le Mali, essuyera les larmes des maliennes et des maliens et fera décoller le pays pour un futur radieux.
Aliou Badara Diarra
Source: L’Enquêteur