Le Directeur de l’Information et des Relations Publiques des Armées, le Colonel-major Souleymane DEMBELE, a tenu, ce mardi 17 juin 2025, un point de presse consacré à la conduite des opérations des Forces Armées Maliennes (FAMa).
Revenu sur l’intensification des menaces au cours des dernières semaines, cet officier supérieur de l’armée malienne a assuré que la situation reste favorable aux FAMa malgré la recrudescence des attaques terroristes dans l’espace de l’Alliance des États du Sahel.
De Dioura à Diafarabé, en passant par Boulkessi, Tombouctou, Tiby, les groupes armés ont fait usage, les semaines dernières, de drones Kamikazes, d’engins explosifs improvisés, des tirs de harcèlement sur nos forces armées dans le but de les déstabiliser. Pour le patron de la DIRPA, les groupes armés terroristes et leurs soutiens cherchent à affaiblir l’AES, tout en exerçant des pressions sur les populations civiles. Cependant, les FAMa restent vigilantes et prennent la mesure de la situation.
Selon lui, cette situation s’explique par la rupture des relations de coopération militaires avec l’ex-puissance coloniale dans les trois pays de l’AES.
Le conférencier a souligné que la dynamique enclenchée dans l’AES dans plusieurs domaines, notamment la défense et sécurité, ne cesse de faire des jaloux.
De son avis, l’élan de solidarité et de soutien manifesté partout en Afrique et de par le monde à l’endroit des pays de la Confédération constitue, de nos jours, l’un des facteurs déclencheur de ces violences terroristes qui est de nature à interrompre cette dynamique et à jeter l’opprobre sur tous ce que ces pays sont en train d’entreprendre comme avancées sur le plan national et régional.
Au regard de tout ce qui précède, il faut, vaille que vaille, étouffer dans l’œuf cette volonté de nos Etats à respirer la pleine et entière souveraineté, aux peuples de l’AES d’imprimer sa propre voie et de ne pas recevoir d’instructions venues des palais feutrées, a-t-il dit.
Aux dires du patron de la DIRPA, il est clair aujourd’hui que ceux qui ont sponsorisé le terrorisme dans notre espace, depuis des années, se démasquent vaillamment encore plus en mobilisant, en réarmant et en finançant les groupes armés terroristes pour venir semer la terreur, embraser notre espace et jeter l’opprobre sur nos forces de défense et de sécurité.
Il y a eu des recrutements massifs, des soutiens de tout ordre pour semer la panique, la peur et le désordre dans notre espace.
Ils sont atteints par le syndrome du spaghettis par ce que leurs alliés perdaient du terrain.
« Les terroristes perdaient du terrain, il fallait leur donner un nouveau souffle pour déstabiliser l’AES. Des puissances sont derrières ce complot pour faire douter le peuple de l’AES, pour déstabiliser les régimes », a-t-il diagnostiqué.
A en croire le patron de la DIRPA, ce n’est pas donc une lutte contre le terrorisme à laquelle se livrent actuellement nos armées, mais l’œuvre d’un sponsor, d’un perdant s’accrochant ingénieusement à ses désirs ravageurs, mais revanchard.
« C’est tout une coalition d’acteurs, de l’intérieur comme de l’extérieur qui sont au cœur de ce projet de déstabilisation de l’AES qui dérange, qui a des acquis probant à l’image du drapeau et de l’hymne sans oublier le projet de création d’une banque d’investissement», a-t-il dit.
C’est pourquoi, soutient-il qu’ils ont décidé de multiplier les attaques contre les armées du Mali, du Niger et du Burkina Faso et montrer que nos armées ne sont pas à la hauteur, faire douter les peuples de l’AES, décrédibiliser nos armées et nos autorités avec comme finalité de faire révolter les populations en les poussant dans la rue pour stopper la dynamique en cours.
Sur le plan opérationnel et militaire, il a expliqué que les terroristes voulaient faire basculer l’épicentre de cette guerre vers le sud du pays.
Il ressort de son propos que des opérations aéroterrestres ont permis de détruire plus de 30 sanctuaires terroristes en 15 jours sur le territoire national.
Ainsi, les 12 et 13 juin, un convoi des forces armées maliennes a été attaqué entre Anéfis et Aguelhoc. Une dizaine de terroristes dont des anciens déserteurs de l’armée ont été neutralisés.
Par ailleurs, à la veille de la fête de Tabaski, des tentatives d’attaques terroristes ont été déjouées à Bamako.
«Des ennemis de la paix et leurs complices ont été arrêtés », a-t-il précisé, ajoutant que des terroristes se sont fait passer pour des vendeurs de moutons à la veille de la Tabaski ou des fous.
Le directeur général est également revenu sur l’opération Dougoukoloko créée lors du dernier conseil supérieur de la Défense à Koulouba.
Cette opération, a-t-il fait savoir, vise à amener les services sociaux de base sur l’ensemble du territoire.
Selon lui, les FAMa tirent leur force et leur engagement de la résilience et du dévouement du peuple malien.
« Nous sommes des militaires, nous nous sommes engagés dans l’armée pour faire la guerre, nous ferons cette guerre jusqu’au sacrifice ultime », a-t-il rassuré, tout en précisant qu’il n’y a pas de place au découragement ni à la peur.
Au passage, il a demandé le soutien des populations résilientes.
Pour ce faire, il les a invités à rompre toute collaboration avec les groupes armés terroristes, de rester prudents face à la désinformation, d’éviter de partager des images des corps des soldats tombés sur le champ de bataille.
Car, dit-il, c’est un autre mode opératoire de l’ennemi qui s’appuie malheureusement sur certains de nos compatriotes pour semer le doute, la panique au sein de la population pour démoraliser les hommes à travers des fakes-news.
« Ne partagez pas des fausses informations de l’ennemi, c’est une forme de soutien au terrorisme », a conseillé le colonel-major DEMBÉLÉ.
De plus, a-t-il fait constaté, ils sont soutenus par certains médias français connus de tous et qui n’hésitent pas à utiliser la question peulh pour nous diviser.
« Ça ne marchera pas car l’armée malienne, c’est aussi des Peuls, des Bambaras, des Soninké, des Mianka», a-t-il rassuré.
Avant de terminer, il a assuré que le Mali continuait d’avoir de très bonnes relations avec tous ses partenaires, coupant ainsi court aux désinformations distillées dans certains médias de propagande français qui parlent de tension.
Par Abdoulaye OUATTARA
