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ÉDITORIAL | Moussa Mara face à Assimi Goïta : un mandat de trop ?

Le mercredi 11 juin 2025, le Conseil des ministres du Mali a entériné un projet de loi conférant au Chef de l’État, le Colonel Assimi GOÏTA, un mandat de cinq ans renouvelable, à partir de cette même année. Une décision de portée historique, qui soulève autant de questions que d’inquiétudes. Car si l’intention affichée est d’uniformiser les normes de gouvernance au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), le signal politique envoyé au peuple malien est tout sauf rassurant.

À Bamada.net, nous croyons au devoir d’interpellation, à la vigilance citoyenne et au respect des principes démocratiques. Or, dans un pays marqué par une crise multidimensionnelle — économique, sécuritaire, sociale et institutionnelle — cette prorogation du pouvoir exécutif sans base élective apparente risque de compromettre les maigres acquis du processus de transition, et de replonger le pays dans une spirale de désillusion.

L’ancien Premier ministre Moussa Mara ne s’y est pas trompé. Dans une déclaration lucide et sans équivoque, il met en garde contre la dérive autoritaire que cette loi incarne. Pour lui, au-delà de la légalité contestée du texte, c’est le message envoyé à un peuple déjà éprouvé qui est le plus alarmant. Il parle d’une « souffrance sans fin », alimentée par l’absence de perspectives claires, le verrouillage du jeu politique et la montée des frustrations populaires.

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En effet, comment parler d’avenir quand les partis politiques sont dissous, les libertés d’expression et de réunion suspendues, et qu’aucun calendrier électoral crédible ne pointe à l’horizon ? Comment croire en un retour à l’ordre constitutionnel, quand les institutions elles-mêmes semblent prises en otage par une logique de conservation du pouvoir ?

Le Mali ne peut pas se permettre une transition éternelle. Les Maliennes et les Maliens n’ont pas fait le sacrifice de tant d’années de combat pour la justice, la liberté et la souveraineté, pour se retrouver otages d’une stratégie de longévité politique, même camouflée sous les oripeaux de l’intérêt supérieur de la Nation.

Bamada.net, fidèle à sa ligne éditoriale d’indépendance et d’engagement, appelle à un sursaut collectif. Il est urgent que les autorités de la transition reconsidèrent leur posture, écoutent les voix dissidentes — non pour les réprimer — mais pour reconstruire, ensemble, un avenir commun. Un avenir qui ne se décrète pas à huis clos, mais qui se bâtit avec la confiance du peuple.

Car en politique, comme en société, la légitimité ne se prolonge pas par décret : elle se mérite, se cultive et se renouvelle par le consentement du peuple.

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

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