Haïdara Aïchata Cissé est membre du Conseil national de transition (CNT), vice-présidente sortante du Parlement panafricain, chargée de la diplomatie, et candidate à la présidence du Parlement africain. Pour elle, sa candidature était valide parce qu’elle était endossée par le CNT. D’autant que, «pour être membre du Parlement africain, il faut d’abord être membre d’un parlement ou membre d’un organe législatif. Le CNT étant l’organe législatif du Mali, j’ai été mandatée par le CNT pour le parlement africain.»
Et d’ajouter : «Ma candidature pour la présidence faisait peur d’où toute cette tractation avant notre prestation de serment devant le Parlement africain dans le but d’empêcher le Mali d’être représenté au parlement».
À en croire Mme Haïdara, non seulement, le CNT a porté sa candidature, mais aussi tous les parlementaires panafricains de l’Afrique de l’Ouest, au cours d’une rencontre à Bamako, ont porté à l’unanimité sa candidature y compris une grande partie de l’Afrique du Nord et l’Afrique centrale. C’est à la dernière minute qu’il y a eu une candidature de l’Afrique de l’Est, à savoir le Sud-Soudan.
«Le hic est que le candidat de l’Afrique Australe assure l’intérim de la présidence du parlement. Il était à la fois juge et partie. C’est quand le candidat de l’Afrique Australe a compris que si les élections se tenaient dans les conditions normales, le candidat de l’Afrique Ouest allait passer largement pour qui sait que l’Afrique de l’Ouest est composée de 15 pays et de 75 membres. Ils sont ainsi les rois voire les faiseurs de rois», a-t-elle martelé Mme Haïdara.
S’agissant du principe de la rotation qui serait contenu dans un protocole d’accord brandi par les opposants au vote, Mme Haïdara a précisé que les documents du Parlement panafricain ne parlent pas de rotation.
«Il n’y a que le protocole qui parle de rotation. Ce protocole n’est pas non plus ratifié par le nombre de pays qu’il faut. Malgrécette disposition, pour sa mise en œuvre, il faut 28 pays signataires mais sur les 13 pays qui sont signataires, le Mali est le premier pays à avoir ratifié. Cependant, aucun pays de l’Afrique Australe n’a ratifié le protocole. Le candidat du Zimbabwe veut profiter d’une disposition qui est dans le protocole, alors que son pays n’a même pas encore ratifié le protocole», dénonce-t-elle. Lacandidate du Mali et de l’Afrique de l’Ouest a qualifié ce comportement de «banditisme politique».
Selon la vice-présidente sortante et candidate à la présidence du Parlement africain, un avis ne s’impose pas au Parlement africain et même une décision de la commission de l’Union africaine ne s’impose pas au Parlement africain qui est complètement indépendant. «Il faut au préalable une discussion en plénière et une adoption au 2/3 pour qu’un avis ou une décision passe et ce n’est pas le jour du vote qu’il faut se présenter avec un avis pour exiger des choses», a déploré Mme Haïdara.
Parce qu’ils étaient en train de perdre l’élection,croit savoir Haïdara Aïchata Cissé, ses adversaires ont semé le désordre pour empêcher sa tenue.
Gabriel TIENOU