Par la résolution 2531 (2020), le Conseil de sécurité a prorogé jusqu’au 30 juin 2021 le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et a prié le Secrétaire général de lui faire rapport tous les trois mois sur la suite donnée à la résolution. Le présent rapport du mois de mars décrit les principaux faits survenus dans notre pays depuis le précédent en date du 28 décembre 2020. Il parle également des préparatifs des élections qui sont au cœur des préoccupations autant des acteurs politiques que des organisations de la société civile qui affichent une confiance circonspecte aux autorités de la Transition.
Relativement aux préparatifs des élections depuis de rapport de fin décembre 2020 sur la situation au Mali, le Chef de la MINUSMA souligne que autorités nationales ont continué de prendre des mesures en vue de la tenue d’un référendum constitutionnel et d’élections locales et générales. En effet, rappelle-t-il, le 31 décembre, dans un discours adressé à la nation, le Président de la Transition, Bah N’DAW, a annoncé un calendrier électoral provisoire qui prévoyait la tenue d’un référendum constitutionnel au second semestre de 2021, d’élections au niveau des régions, des cercles et des communes au quatrième trimestre de 2021, ainsi que d’élections présidentielle et législatives au premier trimestre de 2022. Toutefois, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU qui est sur le départ exerce une pression amicale sur les autorités nationales qui doivent encore publier un calendrier définitif confirmant ces dates. C’est dans le même sens que ce sont inscrit les membres du Conseil de sécurité réunis pour examiner la situation dans notre pays
Un acte posé le 25 janvier, notre Mahamat Saleh ANNADIF, le Ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MATD) a organisé un atelier de trois jours à Bamako sur le cadre juridique des élections. Deux cents représentants de partis politiques et d’organisations de la société civile et signataires de l’Accord ont examiné le cadre juridique et institutionnel des scrutins à venir et ont formulé une série de propositions. Celles-ci portaient notamment sur la publication d’un code électoral unifié pour remplacer la législation électorale en vigueur, sur la mise en place d’un organe indépendant unique chargé des élections pour remplacer la structure électorale actuelle composée de trois institutions, ainsi que sur la création d’un sénat.
A cela, le Chef de la Mission onusienne dans notre pays ajoute que le 1er février, le Gouvernement de transition a mis fin au mandat du bureau de la Commission électorale nationale indépendante, un organe ad hoc chargé du suivi des élections qui, selon la législation électorale malienne, doit être dissous dans les trois mois qui suivent chaque cycle électoral.
A son actif, en coordination avec d’autres représentants de la communauté internationale au Mali, le Représentant spécial du Secrétaire général a continué d’appeler de ses vœux une transition pacifique et inclusive et d’appuyer des initiatives favorisant la tenue d’élections libres, équitables et crédibles. Il a encouragé les autorités, les dirigeants politiques et les acteurs de la société civile à se concentrer sur des objectifs réalisables et sur les réformes à privilégier pendant la période de transition.
Depuis décembre 2020, les faits nouveaux qui sont intervenus font également partie du menu de ce rapport trimestriel. Selon M. ANNADIF, la période considérée a été marquée par l’achèvement de la mise en place des institutions de transition, à la suite du coup d’État survenu le 18 août 2020. Le 10 février, une session extraordinaire du Conseil National de Transition, organe législatif de transition, a été convoquée à l’initiative du Premier ministre, Moctar OUANE. Le 22 février, le Conseil national de transition a adopté le plan d’action et la feuille de route du Gouvernement de transition, que le Premier ministre avait présentés le 19 février. Par ailleurs, des mesures ont été prises pour recentrer l’attention des acteurs politiques maliens sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Le 11 février, les parties signataires et leurs partenaires internationaux se sont réunis à Kidal, dans le nord du Mali, pour assister à la cinquième session de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord, la première à se tenir hors de la capitale, Bamako, depuis la signature de l’Accord.
PAR BERTIN DAKOUO
Source: info-matin